Il y a quelques années de cela, en période estivale , durant mes quatre semaines de congés payés,j’eus le bonheur de pouvoir partir au Portugal chez des amis de mon ex compagnon. Je ne m’attendais pas à ce que j’allais voire là bas. Ne connaissant que peu de choses au sujet du peuple portugais (mis à part le fait que ce sont des gens très croyants et qu’ils adorent la bière "Superbock") tout était à découvrire.
Après plus de dix heures passées sur les sièges fatigués d’une voiture bien courageuse nous débarquions sur les lieux. Dès l’entrée au village, qui se situait en plein milieu des terres, là où la pluie n’arrive jamais, je fus surprise par ce que je vis. Un gigantesque amas de paille jonché au sommet du clocher de l’Eglise . J’appris plus tard que chaque année, à la même époque, une cicogne revenait à cet endroit et qu’elle nidait là.
J’eus un véritable coup de foudre pour le Portugal. Outre les festas, qui commencent dès l’arrivée peu sécurisée des taureaux dans le village afin que les habitants s’adonnent aux guerillas, durant lesquelles on chante, on danse on boit et l’on déambule dans les ruelles pavées tout en s’invitant chez des gens toujours prêts à recevoir pour l’occasion, les longues virées pour aller chercher de l’eau potable à la fontaine du village, et les silhouettes décharnées des chiens dormant devant des maisons inhabitées par superstition (on n’habite pas là où il y a eu la mort) et abandonnées depuis moultes années, ce dont je me souviendrai avec une boule dans la gorge tant l’émotion est grande d’y repenser, c’est la qualité de la nourriture et la magnificence des paysages.
Les portugais sont généreux et hospitaliers. Les assiettes que j’eus le plaisir de voire devant mes yeux débordaient de charcuterie arrivée à maturité dans la fraicheur sèche des maisons. Accompagnée de ces tomates divines mûries par le soleil et la rosée matinale, qui, elles, avaient un goût singulier, un vrai goût de tomate!!!
Quant aux paysages…Cela valait bien la peine de chasser les mouches omniprésentes toute la journée. Des oliviers solidement enracinés dans cette terre recouverte d’herbe sèche, dont les feuilles d’un ton vert soutenu chantaient dans le vent sous un ciel intensément bleu accompagnaient le chant des cigales. Les forêts de conifères quant à elles, sous leur arche de verdure protégeaient jalousement la douce fraicheur salvatrice. Entre monts et vallées, entre pleins et creux , les panoramas somptueux et simples à la fois témoignaient d’une nature qui exhibait ses formes sans complexe.
Lors d’une après midi des plus cuisantes, on nous emmena sur un point d’eau, un rio, c’est à dire un ruisseau qui coulait non loin de là. Outre le fait que pour y accéder il fallait franchir une route à fleur de précipice et que la moindre petite crique était déjà occupée, ce moment reste un souvenir impérissable. Dès l’instant où nous posâmes nos serviettes, et un premier pied dans cette eau à température parfaite, nous nous sentîmes un peu comme en communion avec la végétation étonnante qui nous entourait. Un pur moment de bonheur!
Ce que je retiendrai également de cette escapade lusitanienne, c’est la force de la croyance et l’importance des traditions chez ces personnes. Lors des festas, je remarquai qu’il y avait dans un coin un groupe de vieilles femmes qui, vêtues de noir semblaient deviser sur les danseurs. Ces femmes, c’étaient les veuves du village qui portaient pour certaines le deuil depuis plus de dix ans. En France, on s’habille en noir une seule journée. On peut affirmer que les portugais n’ont pas un demi caractère! De même,dans chaque maison dans laquelle j’ai eu le plaisir de rentrer, une croix et un chapelet figuraient sur un mur.
Le Portugal, c’est ce pays empreint de traditions ,de valeurs enracinées aussi profondément que ces arbres à l’odeur bien à part. C’est un endroit intemporel, et même un peu mystique, dont les habitants riches de coeur , bien que pauvres pour le banquier, enrichissent a chaque instant l’esprit de ceux qui les écoutent. Une belle leçon d’humanité, de solidarité, d’humilité, car là bas, on s’amuse, on a le moral et on aime les autres. Si vous avez l’opportunité d’aller y passer quelques jours n’hésitez surtout pas…Mais attention, je vous préviens , lorsque vous repartirez de là bas, vous y laisserez un morceau de votre âme!!!
Bravo Aube,
Un bel hommage,pour un beau petit pays.
Il a bien changé, plus moderne, mais l’accueil, les paysages et la gastronomie sont toujours là!