Depuis quelques années, un concept réactualisé est venu envahir littéralement la télévision française. Ce phénomène porte un nom : les émissions culinaires. Si le principe est sensiblement le même dans chacune des émissions, à savoir celui de remporter une compétition, les variantes semblent être des plus nombreuses. Va-t-on finir par frôler l’indigestion devant une offre aussi copieuse ?
Si la cuisine à la télévision n’est pas un concept nouveau en soi, force est de constater qu’il a été brillement mis à jour en lui faisant adopter une dimension plus ludique et attractive. On pourrait se demander s’il n’existe pas une corrélation entre l’éclosion de ces émissions et l’attrait croissant des français pour l’art culinaire.
C’est M6 avec son émission quotidienne « un diner presque parfait » qui a ouvert les hostilités. Intimiste et récréative, M6 a remporté son premier grand succès dans ce genre, en mettant en concurrence des particuliers, non professionnels, qui cherchent à élire le meilleur cuisinier du groupe.
Les choses se compliquent, ou plutôt prennent de l’ampleur avec l’arrivée quasi-simultanée de deux poids lourds du genre : MASTERCHEF sur TF1 et TOP CHEF sur M6. De l’univers douillet d’un diner presque parfait, il ne reste plus grand-chose dans la mesure où la compétition prend une ampleur insoupçonnée, en terme de candidats, d’enjeu, d’imagination, le tout chapeauté et jugé par les plus grands chefs étoilés.
Repoussant sans cesse les limites du spectaculaire, de la performance, ces émissions se regardent comme une série à suspense, mêlant coups bas, découragement, surpassement et lutte. La cuisine devient un lieu de combat où l’inventivité et la réactivité sont des armes redoutables. Pas étonnant que le public se passionne pour ces combats de gladiateurs culinaires.
Même si le genre éprouve maintenant du mal à se renouveler et commence à montrer quelques signes d’essoufflement, gageons que les émissions culinaires ont encore de beaux jours devant elles.