Expérimentation scientifique sans tests animaux.

Quelques semaines après le téléthon et la journée mondiale de lutte contre le sida, force et de constater que ces vastes campagnes de communication et de générosité pour la recherche ne font pas toujours l’unanimité.

Des associations de protections des animaux dénoncent de leur côté la recherche systématique sur les animaux.

Le comité scientifique Pro Anima qui regroupe des scientifiques opposés aux tests sur animaux, réclame la mise en place d’alternatives scientifiques plus efficaces.

Mais quelles sont elles ?

 

Les tests in vivo, sur animaux, sont éthiquement condamnables et scientifiquement peu fiables. Voici un bref tour d’horizon de la recherche sans tests animaux. De même qu’il n’y a pas qu’une expérimentation animale, il n’y a pas qu’une seule alternative mais différentes voies de recherches. Certaines sont plus efficaces que les traditionnels tests sur animaux. D’autres sont encore à leurs débuts mais pourront bientôt se substituer aux expérimentations animales…
 
La recherche in-vitro
Elle permet une expérience donnée dans un environnement contrôlé, par exemple dans un tube à essai ou une boîte de culture cellulaire.

La biologie cellulaire
Elle étudie les cellules et les processus vitaux qui s’y déroulent.
Les scientifiques peuvent étudier des cellules prélevées sur un malade afin de comprendre les mécanismes de sa maladie et de tester des médicaments pour les guérir.
Actuellement, cette étape est ensuite suivie par un test du médicament sur animaux, car les médicaments peuvent être modifiés quand ils passent dans l’estomac puis dans la circulation sanguine. Une alternative, pour mimer ces modifications, est de faire passer le médicament sur des cellules d’estomac, puis des cellules de foie, avant de le déposer sur les cellules à guérir.
Aux Etats-Unis, des scientifiques ont créé un dispositif de poumon sur puce électronique représentant différents types de tissus afin de les étudier en interaction.
 
La bio-ingénierie
Une cellule peut se comporter différemment dans une boîte de culture par rapport à son environnement dans l’organe. En bio ingénierie, on peut déposer les cellules sur une puce électronique afin de reproduire les activités mécaniques de l’environnement de l’organe.
Ainsi, au Canada, des scientifiques ont créé une plateforme microfluidique sur laquelle des vaisseaux sanguins peuvent être fixés, afin d’étudier en détail les facteurs favorisant ou provoquant des maladies cardio-vasculaires. 

La recherche in-silico
Il s’agit d’étudier un phénomène en utilisant des méthodes informatiques.
Les scientifiques utilisent ces méthodes pour comparer l’expression des gènes de nombreux malades et ainsi trouver les gènes prédisposant à la maladie. C’est aussi utiliser pour classer les malades, par exemples ceux atteints d’un cancer, en différents groupes afin d’établir des traitements efficaces sur chaque groupe de malade.
Une autre utilisation de la recherche in silico est la modélisation d’une maladie. Au Royaume uni, les scientifiques ont reconstitué informatiquement en 3D une tumeur de cancer du sein . En effet, sa biologie et son évolution est peu connue et n’a jamais pu être reproduite avec exactitude sur des « modèles » animaux.
Et en France, la société BioQuanta teste actuellement une méthode pour évaluer l’efficacité des médicaments directement à partir d’une prise de sang du patient concerné. Cela donnerait le profil génétique et biologique individuel du malade. (Sciences, Enjeux, Santé n°61)
 
L’étude sur l’humain
Pour observer l’organisme dans son ensemble, il existe quantité de méthodes non invasives permettant d’étudier l’humain, ce qui est beaucoup plus fiable que l’étude d’un animal, comme l’ont montré les scandales de médicaments aux effets secondaires non détectés par les études traditionnelles sur animaux.

La recherche avec des organes éthiquement identifiés
Il s’agit d’utiliser des organes ou des tissus humains prélevés sur des patients de manière éthique, c’est à dire après leur consentement informé. Ces tissus issus déchets médicaux proposent des modèles de travail fiables et permettent d’effectuer des tests ou des mesures qui ne pourraient être possibles ou éthiques sur des sujets vivants.
 
L’imagerie médicale
L’imagerie médicale regroupe des méthodes traditionnelles comme la radiographie aux rayons X et l’échographie, et des méthodes novatrices comme l’endoscopie,  la tomographie par émission de positrons (TEP) et l’imagerie en résonance magnétique (IRM).
Ces technologies permettent de visualiser indirectement l’anatomie, la physiologie ou le métabolisme du corps humain. Elles sont à la fois utilisées pour le diagnostic et dans la recherche biomédicale pour mieux comprendre le fonctionnement de l’organisme, notamment du cerveau.
 
 La recherche par meta analyse bibliographique
Il s’agit de rassembler les données déjà existantes afin d’en tirer de nouvelles informations.
Par exemple, utiliser les données déjà connues sur un produit chimique, par exemple ses effets sur la genèse de cancers ou la reproduction, afin de prédire les effets d’un groupe de produits chimiques similaires et non testés.

Avec du temps de l’énergie et une réelle volonté politique, il sera un jour possible d’éviter totalement l’expérimentation animale et c’est tant mieux