Je ne dois pas avoir une sensibilité très artistique, l'art moderne me distrait bien rarement, il me parait généralement vulgaire, et j'irai même jusqu'à dire, insignifiant. Lorsque dans une exposition je rencontre un de ces amateurs extasiés, en train de se pâmer devant une oeuvre, et contant son émotion devant un bidet à chiottes, je n'ai qu'une envie, c'est de lui mettre la tête dedans, qu'on veuille bien m'en pardonner, puisqu'après tout je me le suis toujours interdit… et puis je ne vois pas pourquoi les sentiments de "l'amateur d'art" seraient plus légitime que les miens, puisqu'au fond, parait-il, une oeuvre d'art une fois lâchée dans le public mène une vie qui lui est propre…

Non, décidément, l'art "contemporain" me déplaît. C'est un art qui gagnerait à ne pas sortir des caves, et qui est contraint à la provocation pour exister, s'imaginant qu'il suffit d'être "subversif" pour être original, à la façon d'un Rimbaud, qui réinventait sans cesse, au-delà des idées établies, mais avec, pour sa part, un vrai génie. Je ne vois pas l'intérêt de cet artiste qui peint grâce aux couleurs obtenues avec les mélanges qu'il fait de ses étrons, variant les couleurs suivant son régime alimentaire, cela relève à mon avis plus de la psychiatrie que de la création artistique (qu'il ne se plaigne pas lorsque je dirais que sa peinture c'est de la m…..). je ne comprends pas plus cette exposition ancienne, pour laquelle les "créateurs" avaient fait le tour de Paris, pour récupérer les poubelles avant les éboueurs, afin de les jeter dans une salle d'expositions, où des amateurs éclairés, après avoir payé le ticket d'entrée, ont pu se réjouir d'y observer des déchets répartis aux quatre coins de la salle…
 
Et puis j'apprends ce jour que dans mon combat contre le mauvais goût m'a rejoint l'évêque d'Ibiza, mais pour une raison un peu différente: dans une église que son diocèse a cédé à la municipalité des Baléares, se tient une exposition dans laquelle un collage montre l'ancien pape Jean-Paul II en train de se faire sodomiser. L'évêque est outré, d'autant plus que le culte a longtemps été célébré dans ce bâtiment, qui n'a été cédé qu'en 1997 au Patronat municipal des arts, qui normalement aurait dû informer, ainsi que cela était convenu, l'évêché du contenu des oeuvres qui y sont exposées. L'évêque a donc réclamé le retrait urgent et immédiat de l'oeuvre et menacé de poursuites judiciaires, ce à quoi la municipalité a répondu qu'elle "n'a jamais et n'exercera jamais aucun type de censure à l'expression artistique".
 
En quoi ce collage est-il une oeuvre artistique? Il n'y a aucun respect pour un homme qui a oeuvré durant sa vie à la paix, et au rapprochement entre les peuples, et qui plus est, est mort. L'intérêt est parfaitement médiocre, au point de vue philosophique, comme au point de vue artistique, et l'évêque n'a pas tort: ces oeuvres ne peuvent qu'offenser les sentiments des catholiques.
 
Certaines caricatures sont finalement assez drôles, quand elles ne vont pas trop loin comme ici. Mais Brassens avait raison: à l'époque des Allemands, on ne chantait pas dans la rue "les Allemands sont des cons", c'était trop risqué. Un collage de ce type, avec Mahomet sodomisé dans une mosquée, aurait fait égorger aussitôt son dessinateur…