Windows 8, c’est « plus » de mobilité, le cloud, &c. L’anecdote qui suit contredit quelque peu ce bel argumentaire de Microsoft et illustre surtout que le recours au tout en ligne, tout électronique, génère des situations cocasses. Impossible, pour un service de support Microsoft, de modifier manuellement une seule entrée de saisie… Le champ « Pays » est bloqué pour l’éternité si une erreur d’adressage s’est produite.
Vous vous souvenez que j’avais installé Windows 8 sur mon ordinateur portable, me refusant de le faire sur mon unité centrale (article « vivement Windows 9 »), jusqu’à nouvel ordre (et recours à Windows Shell, un utilitaire gratuit restaurant l’interface de Windows 7).
J’avais profité de la mise à jour à prix raisonnable, ajoutant une douzaine d’euros pour obtenir un DVD de sauvegarde qui devait m’être expédié, à la mi-octobre, depuis l’Allemagne.
Bientôt mi-décembre, et toujours pas de DVD réceptionné…
Un truc m’avais surpris au moment de commander définitivement (et d’installer) : impossible, pour le code postal, de rentrer celui de mon arrondissement parisien.
J’avais contourné la difficulté en entrant un zéro de plus derrière ce numéro à cinq chiffres…
Il faut dire que si j’ai commandé depuis la France, j’ai installé en Roumanie : je devais en ramener des toiles d’artistes pour une exposition en France, et j’ai profité de l’escale de destination pour installer Windows 8.
Las d’attendre, je contacte le service technique (un numéro en 08). Car figurez-vous que tout peut se faire par courriel ou interface en ligne pour commander et installer Windows 8, mais qu’en cas de problème, de réclamation, il est impossible de rédiger un courriel. Il faut absolument téléphoner.
À l’autre bout du fil, je ne sais où, une avenante voix féminine : la dame maîtrise le français et son accent vraiment indéfinissable (pas roumain, pas slave, pas maghrébin, pas hispanique… vaguement asiatique) n’est guère gênant. Elle me demande mon numéro de commande, et le retrouvant (consigné sur un courriel), je constate que l’adresse de livraison est correcte… à cela près que le code postal comporte six chiffres et que le pays indiqué est « Roumanie » (et non « Romania », par ex., puisque la langue utilisée pour la saisie avait été définie « Français »).
S’ensuit un quasi-dialogue de sourds. Impossible de modifier manuellement un élément de l’adresse de livraison. Seule solution : être totalement remboursé, de l’achat de la mise à jour et de celui du DVD. Puis recevoir par courriel un code de désinstallation, et passer de nouveau une commande complète.
Quelque peu ahuri, j’insiste, obtient (facilement) que la dame s’adresse à une ou un supérieur, ce qu’elle fait. Blocage, il n’y a pas d’autre solution. Confiant que ce n’était même pas imaginable, je propose que, puisque la conversation est enregistrée, elle tente de nouveau d’expliquer le cas.
Pas de problème, elle va s’enquérir plus avant et me rappeler…
Je n’ai pas eu trop de temps à attendre. Cette fois, il est convenu que je n’aurais pas besoin de désinstaller Windows 8, mais que l’achat du DVD me sera remboursé. Ensuite, libre à moi de passer une nouvelle commande. Comment ?
Perseverare diabolicum
En me connectant sur mswos.com, en saisissant mon numéro de commande initiale (WD+chiffres), mon seul nom de famille, mon adresse électronique… et en déroulant la liste pour choisir « Roumanie ». Si !
Il paraît qu’ensuite je pourrais modifier aisément l’adresse d’expédition du nouveau DVD.
« Nous espérons que vous appréciez Windows 8 », indique la page. Mmmoui, modérément (en tout cas pour un usage non tactile).
Il n’y a certes pas de quoi hurler (Windows 8 fonctionne, le DVD sera remboursé), mais au moins de quoi s’esclaffer.
Depuis la version 3.1, que j’avais acquise, c’est sans doute la première fois que je paye pour obtenir le SE de Microsoft (hors achats d’ordinateurs portables livrés avec MSWindows). D’habitude, les versions beta m’étaient envoyées, suivies de « candidate releases » et du produit complet, gracieusement offert par le service de presse de Microsoft France. Étant retiré de la presse informatique (ou presque), et vu le prix très raisonnable de la mise à jour, surtout n’ayant pas du tout le dessin de décortiquer cette version pour la chroniquer, je suis passé par la voie du « pékin moyen ». Que je plains ! Ainsi que ces messieurs-dames du support de Microsoft qui ne doivent pas avoir toujours des correspondants prenant des incidents à la rigolade.
Certes, les postes roumaines auraient pu rediriger l’envoi. Il n’y a pas plus de « rues » que de strada du nom de ma rue dans le Petit Paris (Bucarest). Mais c’est peut-être que, désormais, un postier roumain ne peut plus biffer manuellement un nom de pays pour en inscrire un autre.
On n’arrête pas le progrès…
Pas tiré d’affaire…
À peine venais-je de raccrocher et d’obtenir téléphoniquement l’assurance que seul l’achat du DVD de sauvegarde me serait remboursé que je recevais un courriel de Microsoft Customer Support.
C’est intitulé « la procédure de votre retour est terminée (nº de commande WDxxxxxx) ». Je serai remboursé de la totalité de ma commande (mise à jour Windows 8 et DVD).
Est-ce à dire que, la prochaine fois que je lancerai mon portable, je me retrouverai avec l’écran noir du DOS et aucun système d’exploitation disponible ? Ou que ma version 7 antérieure sera restaurée ? Le message est sibyllin : « la nouvelle clé de produit achetée ne fonctionne plus ». Et l’ancienne ?
« Pour toute question, contactez le support technique de Microsoft », qu’ils écrivent. Hmm…
Je crois bien que je vais m’abstenir. On verra bien : adviendra ce qu’il adviendra.
Rebondissement
Quelque deux heures après avoir reçu ce courriel, deux nouveaux coups de téléphone du service support de Microsoft. Cette fois, une voix d’homme fournissant une explication. Le formulaire s’est fondé sur l’adresse IP (celle d’un hôtel en Roumanie) lors de l’installation pour en déduire que mon adresse était roumaine. Bon, il n’a toujours pas de solution pour le DVD mais me signale que Windows 8 continuera de fonctionner.
Nouveau coup de fil : finalement, le plus simple, ce serait que je réinstalle, en fabricant moi-même mon propre DVD. Je veux bien en convenir pour mettre fin à toute cette histoire. Sauf que, bah, je prends le risque d’un éventuel crash. Pas envie de tout réinstaller, de graver un DVD.
Avis à l’ami Gérard Depardieu s’il procède à la mise à jour. Gégé ne la commande pas depuis la France pour l’installer en Belgique car, si tu commandes le DVD, il sera livré en Belgique. Or, comme tu n’y es pas si souvent, et si tu avais indiqué ton adresse près de Deauville ou une autre, tu risques d’attendre longtemps. L’adresse IP belge est la seule valable, attestant de ton domicile « réel ». En tout cas, pour Microsoft.
Point final de l’affaire ? Que nenni… En fait, ce vendredi, je reçois un courriel de Paypal. « Windows 8 Upgrade a effectué un remboursement partiel de 18,89 euros pour votre achat ». De quoi effectivement me rembourser, me permettre d’acheter un DVD vierge pour le graver.
Remarque du marchand : « aucune ».
Bon, au fait, à présent, Windows Server 2012, est disponible en deux versions : Standard et Datacenter. On peut télécharger sous deux formes : une image ISO ou un « disque dur virtuel ».
Nouvelle promo
Je ne sais si les mises à jours marchent très fort, mais j’ai encore reçu (là, nous sommes déjà vendredi soir), une nouvelle offre promotionnelle de Win 7 vers Win 8. Cette fois, on vous propose un code à copier-coller lors de votre commande. Le prix avec code tombe à 14,99 pour la mise à jour, et le DVD, à frais d’expédition identique (3,99 € inclus) est désormais environ cinq euros moins cher. Total : moins de 30 euros (enfin, à peine, avec 4,78 € de TVA que j’imagine incluse).
Initialement, en octobre, j’en avais eu, DVD inclus, pour 48,97 euros. J’aurais donc mieux fait d’attendre. Près de 19 euros de moins à présent sur le total.
À mon humble avis, Windows 8 n’a pas dû convaincre autant qu’espéré. Mais à ces prix de mise à jour, si on était précédemment équipé, il y a de quoi s’abstenir d’opter pour la migration vers un Unix-like de type Linux (Umbutu, &c.). Remarquez que cela reste plus onéreux qu’une mise à jour de Mac OS (environ 18 euros). Mais allez trouver un Mac au prix d’un IBM-PC compatible…