ni nationalisation, ni plan social, mais une troisième voie.

 

 

Les vociférations des syndicalistes dès l’annonce de l’accord par le premier ministre, leurs fausses annonces, jusqu’à presque des insultes, trahison, comme si, il n’y avait qu’eux dont il faudrait se préoccuper, de l’égoïsme intolérable. Cela fait 18 mois qu’ils mobilisent tous les médias, alors qu’il y a de nombreux salariés qui perdent leur emploi et dont personne ne parle. Qu’ont-ils de plus que les autres sinon la chance que l’on s’occupe d’eux. François Hollande ne s’était engagé qu’à maintenir les emplois, pas à nationaliser. La nationalisation n’était envisagé qui si aucun accord avec Mittal ne pouvait être obtenu, mais elle tient toujours comme une option au cas où ! Ils devraient se réjouir de conserver leur emploi. «Nous avons le sentiment d’avoir été une nouvelle fois trahis», a déclaré le porte-parole de la CFDT Edouard Martin, quelques minutes après la déclaration du premier Ministre. Ce délégué, comme si le gouvernement était à sa botte, a exigé la tenue «d’une réunion tripartite gouvernement-syndicats-direction» au cours de laquelle il souhaite avoir des garanties quant à «l’échéancier sur l’investissement de 180 millions euros promis». «Nous n’avons aucune confiance en Mittal», a-t-il expliqué. «Les rénovations et investissements, c’est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans». «Nous avons été le cauchemar de Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement», a-t-il menacé. Le désarroi de perdre son emploi ne justifie pas la tenue de tels propos, quelle prétention !

 

Puis ce fut au tour du délégué de la CGT «c’est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine, c’est de l’enfumage». «Rien que le mot accord avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l’impression de vivre un Gandrange». Il faut se rappeler qu’il y a à peu près 5 ans, l’usine ArcelorMittal de Gandrange fermait ses portes, laissant 600 ouvriers sans emploi.

 

En 2008 Nicolas Sarkozy déclara aux salariés de Grandange, «je ne vous laisserai pas tomber». Il prévoyait aussi deux options. La première, on arrive à convaincre monsieur Mittal de laisser ouvert tout ou partie du site, dans ce cas-là on investira avec lui, la seconde, on essaye de trouver un repreneur, et il en existe. On investira avec lui pour maintenir le site ouvert. Il faut reconnaître qu’il y a une grande ressemblance avec la solution Hollande, sauf qu’il n’était pas envisagé de nationalisation même partielle.

 

Mais faut-il comparer François Hollande et Nicolas Sarkozy ?

 

Quand au maire de Florange, comme les salariés il a du mal à croire en la parole d’Arcelor. «Je respecte la déception des gens qui ont mené et mènent encore une lutte digne et courageuse», a-t-il dit.

 

Le lobbying de la gauche de la gauche pour la nationalisation partielle du site soutenue même par d’anciens ministres de l’opposition, "63 % des Français seraient pour", les annonces provocatrices du ministre du redressement productif, qui souhaitait la nationalisation, et qui ne veut plus de Mittal en France alors que le groupe fait travailler à 20.000 salariés en France, n’ont pas été retenues. Et puis, devant les parlementaires à l’Assemblée nationale, Arnaud Montebourg annonça qu’il avait trouvé un repreneur prêt à investir 400 millions d’euros si Arcelor Mittal acceptait de céder le site de Florange. «Nous avons un repreneur qui est un aciériste, un industriel, qui n’est pas un financier, qui, par ailleurs, souhaite investir son argent personnel, et excusez du peu, est disposé à investir jusqu’à près de 400 millions d’euros dans cette installation pour la rénover», précisa-t-il. Et puis, «ce n’est pas courant dans un certain nombre d’affaires où le gouvernement peine à trouver des solutions».

 

On peut vraiment se poser des questions quand on entend le premier ministre dans sa déclaration ne faire aucun cas de cette éventualité, considérant qu’elle est sans valeur ? En fait on se demande qu’elle cohésion y a-t-il entre les ministres ? Cette liberté d’expression fait désordre.

 

Montebourg un ministre dangereux comme l’exprime Alain Juppé ? Ou Montebourg provocateur par escient pour faire diversion politique afin de faire monter la pression tant ses propos dérangent ? Rappelez-vous ses rodomontades contre le groupe PSA. Le style avocat qui frappe les esprits, comme le voir en marinière avec un robot Moulinex en photo pour inciter d’acheter Français. Invraisemblable que cela ne soit pas fait sans l’intention de faire monter la pression ?

 

En fait Montebourg aurait squeezé tout le monde dans un scénario bien orchestré ? Dangereuse méthode qui discrédite toute prise de position du gouvernement, même si en fin de compte, le résultat obtenu est bon puisque les emplois sont maintenus.

 

Vendredi 30 novembre on attendait la déclaration du gouvernement puisque l’ultimatum expirait à minuit, bien qu’il ait été annoncé que les discussion pouvaient se poursuivre. Au journal de 20 heures la déclaration du premier ministre était imminente. C’était la recherche d’une troisième voie, la nationalisation partielle paraissait abandonnée, et l’on sentait chez les syndicalistes la tension d’une trahison. Il est évident que nationaliser même partiellement pose de sérieux problèmes, qu’on se rappelle les nationalisations entreprises avec François Mitterrand. En outre, elle était conditionnée dans le temps à la reprise par un autre entrepreneur, donc rien de certain. De plus, elle engageait des dépenses alors que nous manquons de financement, et puis, ce n’est pas au gouvernement de se déclarer aciériste, ce n’est pas sa vocation. En outre, s’était s’exposer à des représailles de Lakshmi Mittal sur les autres sites. Pour François Hollande nationaliser n’a rien d’évident n’oublions pas qu’il fut à l’école de Jacques Delors.

 

Depuis la rencontre entre François Hollande et le PDG d’Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal, le dossier avait été pris par le premier ministre. L’échec récent de Sarkozy sur Grandange devait être présent dans les esprits, il fallait donc jouer serrer pour sauver les emplois sans nationaliser. On sait que deux branches de l’usine de Florange sont en jeu. Celle des hauts-fourneaux non rentables que Lakshmi Mittal veut abandonner, et l’autre, rentable, correspondant aux traitements de l’acier pour l’industrie automobile, dite branche froide. L’idée du gouvernement fut donc d’agir sur Lakshmi Mittal pour intégrer dans cette branche les 630 salariés des hauts-fourneaux. Le marché fut donc soit la nationalisation du site soit l’intégration des salariés, avec le maintien en chauffe des hauts-fourneaux dans une perspective de reconversion dans le projet Ulcos.

 

Ulcos est un programme de recherches Européen qui vise à mettre au point un procédé de captage et de stockage de dioxyde de carbone, CO2. Ultra-Low Carbon dioxide Steelmaking, ce qui signifie «Processus sidérurgiques à très basses émissions de CO2». Il s’agit d’un consortium de 48 entreprises et organisations issues de 15 pays Européens, réunies au sein d’une initiative de coopération en R&D afin de réduire de manière drastique les émissions de dioxyde de carbone liées à la production d’acier. Or, Arcelor Mittal apparaît être bien placé pour développer ce procédé. C’est une opportunité potentiellement porteuse écologiquement. La décision Européenne du choix de l’entreprise de mise en œuvre de ce procédé devrait être faite le 13 décembre 2012. Or cette mise en œuvre devrait porter sur 18 mois avant que les hauts-fourneaux recommencent à produire de l’acier. Pendant ce temps, il convient de maintenir les deux hauts-fourneaux en chauffe afin qu’ils ne se dégradent pas. Bercy aurait chiffré à environ 8 millions par mois le maintien en chauffe des deux hauts-fourneaux, somme que Mittal n’est pas disposé à payer, même s’il en sera le bénéficiaire futur. Ce qui montre son désintéressement pour cette production, c’est peut être le paramètre qui peut faire capoter le projet.

 

Sur la mise en œuvre du projet 600 à 650 millions d’euros, 250 millions seraient financés par Bruxelles et 180 millions par l’État Français et par les collectivités locales, resteraient 180 millions à la charge de Mittal.

 

Or le groupe Mittal suivant la déclaration du premier ministre s’est engagé à investir au moins 180 millions d’euros sur les 5 prochaines années à Florange, sans que soit vraiment précisé dans quelle branche seront affectés tout ou partie de ces 180 millions. La déclaration rappelle que déjà l’État Français a investit 150 millions au sein du programme d’investissements d’avenir, et qu’il est prêt à augmenter sa participation pour accompagner activement ce projet. Arcelor Mittal a accepté de poursuivre les études engagées en ce sens.

 

Ce que l’on peut dire c’est que la déclaration du premier ministre si elle confirme que les emplois sont maintenus, elle est néanmoins floue quant à l’engagement de Mittal. En outre, on remarque que finalement Lakshmi Mittal s’en tire à bon compte, pouvant bénéficier à l’avenir d’une installation de production moderne de l’acier, si le projet Ulcos se fait, sans pratiquement verser un centime pour ses hauts-fourneaux. Reste à savoir maintenant, si malgré cela, le choix du gouvernement de ne vouloir nationaliser est positif pour l’avenir, et si, dans le cas, ou le projet Ulcos se fait, Arcelor Mittal respectera l’accord.

 

Samedi 01/12/2012 Arcelor Mittal a confirmé qu’un «bon accord» avait été conclu concernant l’avenir du site de Florange. Le groupe précise, en outre dans un communiqué, qu’il investira bien 180 millions d’euros sur cinq ans sur le site lorrain «afin de consolider et de renforcer la position de Florange en tant que fournisseur d’acier à haute valeur ajoutée». Le groupe présidé par Lakshmi Mittal confirme également le maintien des activités d’emballage à Florange.

En outre, le premier ministre, malgré le sanglant désaveu que reçut Arnaud Montebourg, a salué son action, «qui n’a pas ménagé sa peine» pour tenter de trouver une solution pour le site sidérurgique de Florange, «comme il le fait sur de nombreux dossiers» difficiles. Dans un communiqué, le chef du gouvernement souligna que ses efforts ont contribué «à créer un rapport de forces favorable à la conclusion de l’accord» entre le gouvernement et Arcelor Mittal, ce qui confirmerait qu’il s’agirait bien d’un scénario orchestré ? Interrogé sur TF1, Arnaud Montebourg a affirmé qu’il restera à son poste de travail et de combat.