Coup de gueule du week-end sur un sujet qui me tient particulièrement à coeur…

 

Aujourd’hui, je suis allée échanger mes livres à la médiathèque d’un village voisin du mien. Samedi matin, 11h05, j’arrive sur le petit parking, il y a une dizaine de places, 2 sont libres, je me gare sur l’une d’elles.

 

Juste après moi arrive une berline familiale, qui va d’emblée se garer sur la place handicapés, plus proche de l’entrée de la médiathèque d’environ… 20 mètres? mais plus accessible que les autres, sans petite marche de trottoir, et avec un énorme logo inratable. 

Je descends, prends mes livres et j’attends de voir qui se trouve dans cette voiture. En descend alors un jeune père de famille, dans les 35 ans, puis, quelques minutes après, un jeune enfant d’environ 3 ans avec ses albums empruntés à la médiathèque. Je vérifie sur la voiture, pas de macaron, rien.

 

Le jeune père voit que je l’observe. Il me dit bonjour très poliment, tout en sortant son fils de son siège auto. Il se dit peut-être que je le drague?

 

Je reste le regarder. A l’intérieur, je bouillonne. Il faut que je lui parle mais je ne veux pas m’énerver. Il me regarde, je le fixe. Il est mal à l’aise et finit par me lancer "Qu’est ce que vous voulez, pourquoi vous me regardez comme ça?"

 

"J’aimerais comprendre pourquoi vous avez pris l’unique place réservée aux personnes handicapées, alors que vous n’êtes, ni votre petit garçon visiblement, et j’en suis heureuse pour vous, atteint d’un handicap vous empêchant de vous garer sur le parking classique."

 

"Ca va, j’en ai pas pour longtemps. Je suis pressé."

 

"Ce n’est pas une raison. C’est une place réservée aux personnes souffrant d’un handicap. Des personnes qui ont également le droit de venir à la médiathèque, et qui, par votre faute ou celle de personnes comme vous, feront demi-tour et se sentiront une fois de plus exclues et niées".

 

"Vous n’avez que ça à foutre? De quoi je me mêle?"

 

"Mon père et mon oncle sont en fauteuil roulant, et la vie est suffisamment difficile pour eux sans que des personnes sans scrupules leur volent, sans motif valable, les petits "avantages" qui leur sont aménagés, vous ne pensez pas?"

 

Et cette personne, traînant son petit garçon derrière lui, s’engouffre sans répondre dans la médiathèque. Je prends mon temps pour choisir mes livres, et nous sortons, par hasard, presque en même temps.

 

Et cet homme de me dire:

"Alors, tu vois, y’a pas eu d’handicapé, j’ai gêné personne! La prochaine fois, tu te mêleras de tes fesses!"

 

Cette personne, au premier abord courtoise, est devenue grossière à mon égard. Je veux croire que c’est parce qu’il était vexé que je lui ai mis le nez dans son action certes pas gravissime, mais grave tout de même. Je veux croire que la prochaine fois, il réfléchira, peut-être qu’il se garera un peu plus loin? Peut-être qu’il montrera un meilleur exemple à son fils?

 

Qu’en pensez-vous?