Hype (baratin sophistiqué) ou non ? Après avoir fait du battage et de la réclame pour sa gamme de verres Varilux séries S, primée au dernier salon mondial de l’optique (avec un Silmo d’or), Essilor s’est allié à la branche optique du britannique Boots et au styliste Gok Wan pour « révéler » ce que chacun sait : hommes et femmes, et pourquoi pas enfants et adultes ?, n’ont généralement pas la même morphologie. D’où l’idée de concevoir des verres pour presbytes adaptés à « Elle » et « Lui ». Les mêmes qu’hier et pas trop différents de ceux de demain ?
Cheffe de file mondiale du verre et de l’optique ophtalmique, la société Essilor consacre des fonds importants à la R&D, dont acte. Ses verres anti-UV s’adaptant à la luminosité ou antibuée apportent, c’est vrai un réel confort.
Mais on se demande si, avec l’annonce que les opticiens britanniques Boots proposeront des lunettes – siglées apparemment Gok Wan, un styliste pipeule en pointe outre-Manche – mieux adaptées à la vue des hommes ou des femmes, Essilor ne réinvente pas l’eau chaude…
Certes, sauf nombreuses exceptions confirmant la règle, hommes et femmes ne présentent pas la même morphologie faciale (et, l’auriez-vous deviné ? corporelle).
En général, hommes et femmes n’ont pas la même stature (donc pas non plus, sauf « anomalie », la même longueur de bras), ni des visages de même taille (les hommes présentant statistiquement une face plus large que les femmes).
Les opticiens Boots vont donc proposer des lunettes « gendrées » mais pas seulement du point de vue (c’est le cas de le dire) du style, soit de l’apparence des bésicles. Cela dit, même en plissant les yeux, on éprouve du mal à lire que les ophtalmologistes ne se soient pas aperçus que, par exemple, une femme de 1,70 m de hauteur ne lit pas approximativement à la même distance qu’un homme de 1,60 m, avec un longueur de leurs bras en rapport.
De même, voici belle lurette qu’il a dû être déterminé que les individus n’avaient pas un écartement des yeux identique et qu’ils n’approchaient pas de la même façon leurs lunettes de leurs yeux en fonction de la forme de leur arcade nasale, par exemple.
Les lunettes sur mesure d’Audrey Pulvar ont fait beaucoup couler d’encre (en raison de leur prix dépassant 12 000 – version Technikart – ou 15 000 euros – version Canard enchaîné), mais on ne savait pas que la maison Bonnet, qui vend des lunettes étiquettées jusqu’à 40 000 euros avait à sa disposition des verres pour hommes et femmes.
David Real-Firman, d’Essilor, aurait fait réaliser des études portant sur 13 000 porteuses et porteurs de lunettes à verres à focales variables (ou progressifs), lesquelles – surprise, surprise – démontreraient qu’hommes et femmes ne présenteraient pas les mêmes caractéristiques.
« Les nouveaux verres sont optimisés en fonction de la distance spécifique de lecture en fonction du genre, » a-t-il déclaré au Daily Mail. Effectivement, la lanceuse olympique de disque est-allemande et le jockey de galop formosan présentent d’assez nettes différences morphologiques.
Dans le domaine de l’optique, relevons plutôt la création judicieuse de montures à branches munies de molettes permettant d’ajuster les verres à sa vision (de près pour la lecture, de loin pour, par exemple, conduire). Les SlideLens, d’EyeJusters Ltd, s’adaptent à des corrections de -5 à +4,5 D. Les verres sont aussi anti-UVB et UVA. En fait, les montures comportent deux paires de verres, l’une glissant de droite à gauche (et inversement) derrière l’autre. Le facteur de grossissement varie, selon le principe amélioré dit d’Alvarez (découvert en… 1920).
Certes, même si les molettes d’ajustement sont amovibles, histoire de ne pas trop attirer l’attention hors du logis ou de l’habitacle de son véhicule, ces lunettes évoquent un tantinet des hublots munis de « culs de bouteille ». Mais les prix sont attractifs : de 50 à 70 euros, coût pouvant dispenser d’une visite chez l’ophtalmologiste puisqu’il est possible de déterminer soit même les positions des verres convenant à son propre confort de vision (ajouter 5,5 euros de frais de port pour la France et l’Europe hors Royaume-Uni).
Ces lunettes peuvent intéresser, par exemple, les maquettistes se livrant à des travaux de précision. Mais, attention, certains modèles ne conviennent pas aux myopes.
Lesquel·le·s myopes, suivant les cas, peuvent avoir recours à la chirurgie (correction laser ou remplacement du cristallin par un implant, ce qui peut s’imposer en cas de cataracte), mais qui n’élimine pas toujours les effets de la presbytie
Dans ce cas, après intervention, et selon l’âge, le recours à des loupes ou aux SlideLens(es) peut s’imposer.
Ces lunettes ont été prioritairement étudiées pour répondre aux besoins de populations de pays n’ayant que très peu accès à des ophtalmologistes.
Une dizaine de partenaires formés à la prescription de ces modèles sont déjà présents au Maroc, d’Agadir à Oujda. Eyejusters est présent sur son site (eyejusters.com) et sur Facebook. Pour une paire achetée en Europe (hélas plus chère qu’aux États-Unis car la société n’est pas dispensée de la TVA sur le produit ou l’expédition), une paire est fournie équipes du Peace Corps déployés dans divers pays…
Au fait, est-ce bien un sujet pour Audrey Pulvar ? 😉
Pas d’image encore pour illustrer cet article. J’ai fait deux visuels (des montages) mais j’obtiens :
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OK
[/i]
Eh bien, on peut tout essayer, soit changer de navigateur (passer de Firefox à MSIE par ex.) après avoir fermé/rouvert une session, cela perdure.
Impossible d’éditer, de créer un lien, de placer un visuel, &c.
L’infâme bogue « [i]Mauvaise manipulation : veuillez enregistrer plus souvent votre article avec la coche bleue[/i] » persiste, perdure, et pourrit encore l’existence.
Les bras (ou plutôt les doigts du clavier) m’en tombent.
[b]Ces gens du marketing vont-ils réussir à nous vendre des lunettes pour personnes « normales » ?[/b]