C’est celui qui dit…les mots!

   Encore une fois, la langue française n’aime pas la redite et, par-dessus tout, déteste le mot "dire" employé à tout bout de champ et à toutes les sauces.

En effet, ce terme possède tellement de synonymes en fonction des humeurs, des cas de figures, de l’intonation. Pourquoi ne pas en user (sans en abuser) ? Le questionnement, la réponse, la surprise, la colère, le mécontentement, la tristesse, l’amusement, et bien d’autres encore. Parler, déclarer, scander, formuler… Votre personnage serait plutôt triste ? Faîtes-le larmoyer, pleurer, sangloter, regretter, geindre, gémir. Serait-il plutôt perfide ? Faîtes donc susurrer votre sorcière, ironiser, grincer des dents, pester. Laissez les émotions jaillir de la voix de votre protagoniste. Parodier, se moquer, plaisanter, rire, sourire. Surprenez le lecteur. De la riposte, de la persuasion, de la réplique, de l’objection, que diable ! N’entachez plus vos belles phrases. Élargissez votre panel de mots de paroles. Il existe tant de synonymes qui servent à exprimer le fait et la manière de parler ! Votre personnage est vivant, et votre lecteur se doit de le ressentir. Il doit partager ses émotions, les transmettre. Notez qu’il a beaucoup à donner. Ne le laissez pas se figer dès les premières pages. Si vous tenez tant à partager ses aventures, sachez piocher dans ses tréfonds pour le rendre crédible. Son comportement passe aussi par sa façon de parler. Il ne faut pas qu’il reste neutre d’émotions, d’humeurs. Un personnage qui n’argumente et ne contre-argumente pas ne présente qu’un intérêt médiocre. Vous, en tant que personne vivante, possédez une pensée propre, pouvez donner votre avis sur certaines choses, en réfutez d’autres. Travaillez l’expression de vos héros comme si vous vous entreteniez  avec des êtres de chair et d’os.Le vocabulaire et sa maîtrise sont essentiels à l’écriture d’une histoire, quelle qu’en soit la nature. Le dialogue aussi.Certains auraient tendance à penser que le plus d’un roman, notamment, réside dans son descriptif. Voici un fait non avéré qui a la peau dure. Par le dialogue passeront, entre autres, des constations, des explications que pourrait donner l’un de vos protagonistes… Sans oublier que plusieurs traits de caractère transparaîtront dans leur manière de s’entretenir avec les autres.