Autrefois les « Châteaux «  respectaient leur personnel saisonnier et les vendanges se faisaient tous les ans avec des équipes de vendangeurs habitués, réguliers, performants et surtout amis. Les vendanges étaient une fête annuelle. Les propriétaires procuraient le couvert et même le gite dans certains cas. Les travailleurs étaient majoritairement des français qui travaillaient dans des métiers souvent bien différents et posaient leurs vacances pour venir se ressourcer dans nos campagnes et venir retrouver les professionnels de la vigne. 

 J’ai eu la chance de participer à des vendanges en alsace (bas Rhin) et aussi en champagne et à chaque fois l’accueil des vignerons était cordial et les soirées souvent trop vivantes. Je posais très souvent 15 jours et revenait de mon séjour champêtre, ravi, fatigué et avec dans les poches un salaire qui me faisait oublier mon mal de dos et mes ampoules aux mains.

En ce temps et dans les châteaux ou je travaillais, les ouvriers de chais et ceux qui, à la tache dans les vignes, travaillaient toute l’année pour les châteaux qui trouvaient toujours de quoi occuper leurs journées. Des maisons alignées dans les propriétés leurs permettaient de  loger correctement et de rester proches de leurs lieux de travail. La plupart étaient immigrés de longue date et avaient un titre de séjour longue durée voir la nationalité Française. Pour beaucoup des espagnols, quelques portugais et franco-algériens (pieds noirs). Pour la saison des vendanges la plupart de la main d’œuvre était française et constituée de chômeurs, de retraités et de travailleurs en vacances.

Les choses ont beaucoup changés ces dernières années avec pour souci permanent des propriétaires, d’augmenter les profits. L’ambiance chaleureuse a laissé la place à une ambiance d’entreprise ou l’ouvrier est soumis à des pressions permanentes pour maintenir le rythme soutenu que nous imposent les chefs de rang. Fini les repas mitonnés et arrosés du cru local, fini également l’hébergement de la main d’œuvre saisonnière qui doit se débrouiller toute seule à trouver un logement décent.  Aujourd’hui, beaucoup de saisonniers sont recrutés par l’intermédiaire d’agences privées qui vont chercher en Espagne une main d’œuvre peu exigeante d’origine sahraouie qui se loge dans différents squats.

Si on ajoute à cela un autre groupe de jeunes locaux d’origine marocaine, qui peinent à se faire embaucher dans les vignes et une situation économique tendue et il ne faut pas s’étonner si une guerre éclate. Cette fois encore le gouvernement Français n’a pas été efficace. Le groupe sahraouie qui arbore des tee-shirts au slogan politique «  Sahara occidental libre » et qui a causé des dégradations et participé à des bagarres sur le sol Français, aurait du être reconduit à la frontière, au lieu d’être déplacé dans un autre bourg du « médoc »

Faisons la même chose au Maroc ou en Espagne et vérifions les réactions ! Terre de tolérance avez-vous dit ?