Depuis des lustres, certainement depuis que les Etats-Unes existent, c’est à dire environ 250 ans, nous, européens, habitants du Vieux Continent, sommes choqués par la législation américaine vis à vis des armes à feu. Un adage bien souvent répété, veut que lorsque nous avons une arme, nous nous en servons, et pas de la meilleure façon. Ce ne sont pas les récentes tueries perpétrées au pays de l’Oncle Sam qui prouveront le contraire. On se souvient de l’émoi après le massacre de plusieurs individus lors de la première séance de Batman, dans une petite ville, au demeurant, très calme.
Une arme reste un engin de mort, mais encore faut-il pouvoir s’en procurer. Mais bien avant, il faut la construire, la monter dans des usines et l’expédier au pays demandeur. Sur fond de campagne présidentielle, les politologues américains, réunis pour la Conférence des Nations Unies pour un traité sur les armes à feu, ont lancé le débat sur la provenance de ces outils provoquant des faits divers meurtriers. La base de leur argumentaire : si les armes sont tant appréciées aux USA, c’est la faute des européens. Une façon habile de se dédouaner. En effet, le lobby des armes est si puissant, si semblable à une bombe à retardement, que les présidents, et les candidats au Bureau Ovale, n’osent s’y frotter. Même les plus récalcitrants font la sourde oreille, de peur que cette affaire ne leur explose entre les mains.
En suivant la logique annoncée par ces polémistes, aimant brasser du vent pour rien, l’Europe serait à l’origine du Mal. Si les américains dégainent, déchargent des salves et vouent un culte quasi-divin au pistolet, fusil et autre mitraillette rutilante, ce serait de notre responsabilité car nous les construisons. Ils prennent l’exemple de Christopher Prantner, l’auteur de la boucherie d’Aurora, dont le "joujou" mortel, un Glock, venait tout droit d’Autriche.
L’Europe est une grande pourvoyeuse d’armes. En 2010, elle en a vendu officiellement plus d’un million, d’avantage si on prend en compte le marché noir. Ce commerce sulfureux a permis à de nombreux petits artisans et commerçants de dégager des bénéfices non négligeables. Une aubaine pour ces fabricants qui embauchent, alors que le marché du travail est plombé par le chômage de masse. A tout malheur, bonheur est bon, la réalité est bien cruelle.
Afin d’endiguer le problème d’approvisionnement, les conférenciers ont émis la possibilité d’imposer une taxe prohibitive. Une telle mesure avait été adoptée sur les substances létales servant pour les condamnations à mort. Mais cette solution n’empêchera pas les Etats-Unis de se rapprocher vers de nouveaux revendeurs, tels que la Chine ou la Russie. Dans ce cas, autant que ce trafic nous profite, il faut savoir être machiavélique, dans le sens propre du terme.
Le problème n’est pas la vente libre ou non d’armes à feu, c’est à qui on confie un tel engin. Une mesure sensée serait de mieux suivre les possesseurs d’armes, qu’un test psychologique soit fait avant chaque transaction et qu’un contrôle permanent et régulier soit organisée. A bien réfléchir, l’arme n’est pas dangereuse en elle-même, c’est la personne qui la tient dans ses mains qui peut l’être.
La fascination des américains envers les armes est ancrée dans leurs gènes. Le fait de se défendre contre un potentiel ennemi leur vient de leurs ancêtres, ces pionniers engagés dans une folle aventure vers le Grand Ouest, un périple dans une contrée incertaine et pleine de dangers, naturels et anthropiques. L’arme est également un moyen de protéger sa propriété individuelle, dans un pays où cette notion est roi, l’arme en est son fou. Bref, on ne pourra jamais changer la nature profonde des USA, nous à des milliers de kilomètres, séparés par l’océan, le changement doit se faire là bas, au coeur du problème.
Il est vrai que l’Union Européenne prône un double discours paradoxal, d’un côté elle prêche des sermons moralisateurs et de l’autre, elle produit et génère de l’argent avec les armes.
Nous avons l’impression que le quotidien des américains est rythmé par des tueries, cela est faux. Leur nombre est, peut être, plus élevé outre-Atlantique, cependant, cette impression excessive est due au battage médiatique qui se crée autour. Quand on braque un spot sur un objectif précis, tout le reste est plongé dans l’obscurité. N’oublions pas qu’au Mexique, plus de 10.000 personnes (dont beaucoup innocentes) sont mortes, abattues dans la rue, depuis que les cartels se livrent une guerre sans merci.
Petit rappel avant de conclure, la législation européenne sur les armes est très contraignante. En France, tout cela est réglementé et les armes divisées en plusieurs catégories, allant de A à D. Si l’envie vous prend d’en posséder une, il faut avoir plus de 18 ans, appartenir à un club de tir, posséder une licence officielle, que votre engin, enregistré à la préfecture, soit rangé dans un coffre et les munitions placées dans un autre lieu. Sinon, un moyen plus simple pour s’en procurer une : traîner dans les quartiers chauds.
bonjour fukube – personnellement je sais que si j’avais une arme à la maison et que je sois menacé ou ma famille je l’utiliserais, ce que je sais faire parfaitement vu ma formation militaire – ensuite le fait de sortir une arme entraînera une riposte adaptée de la part de vos agresseurs qui ont souvent plus peur que vous,(les petit malfrats j’entends)- vous avez ensuite les possibles accidents de manipulation ou par curiosité pour les enfants. non vraiment! laissons les armes chez les armuriers, c’est bien mieux pour tout le monde. – cordialement – JP
Arrêtez les ventes légales, n’est-ce pas le seau d’eau qui arriverait aprés l’incendie ?Vu le nombre d’armes vendues aux USA comme dans le monde, le mal est fait.
En afrique vous trouvez désormais des Kalachnikov pour 90 euros partout, et pourtant en ces pays vous ne trouvez aucune armurerie bien souvent…
Interdire est encore pire ensuite quand le laxisme est préalablement la régle.
Les américains auraient peur d’eux-mêmes sur ce sujet, ils se connaissent donc trés bien inconsciemment.
PH
Il faudrait revoir la vente des cartouches et balles avant. Un particulier avec du gros sel ou du trés petit plomb dossé judicieusement peut se défendre si besoin, sans pour autant acheter la tenue complète d’un GI éléver pour tuer. Se protéger ou le droit de tuer sont deux approches à voir plus intelligemment.
PH
vous avez raison PH le gros sel, s’il ne tue pas peut empêcher de s’asseoir quelques jours mais attention de ne pas blesser votre agresseur car si il porte plainte vous pourriez aller en prison! – JP
« Depuis des lustres, certainement depuis que les Etats-Unis existent, c’est à dire environ 250 ans, nous, européens, habitants du Vieux Continent, sommes choqués par la législation américaine vis à vis des armes à feu. »
Vous auriez fait un minimum de recherche, vous sauriez qu’avant 1939, le commerce des armes était libre en France.
Pendant très longtemps, de la révolution jusque dans les années 30, n’importe qui pouvait détenir une arme à feu, de n’importe quel type (et la plupart des armes à feu « modernes » sont nées à cet époque. On donnait même des revolvers comme cadeau à l’achat d’une encyclopédie!
A la veille de la seconde guerre mondiale, un ministre, qui sera d’ailleurs collabo par la suite, a décidé d’y mettre bon ordre… Heureusement pour la résistance, la loi n’avaient pas encore eu les effets qu’elle a aujourd’hui…
L’hoplophobie française, voire européenne, n’est que très récente, et n’est pas forcement l’opinion la plus répandue. Il suffit d’aller en Suisse ou en Suède pour s’en rendre compte. Et même en France, des millions d’arme légales sont en circulation, et il y a encore 20 ans, un gamin avec une 22lr à la campagne n’aurait effrayé personne…
@JP, votre formation de militaire, si elle a eu lieu en France, n’est pas vraiment une référence dans le domaine de la manipulation et la connaissance des armes.
Sur les accidents avec les armes: vous savez pourquoi les militaires français ont un nombre d’accidents record avec les armes? Justement parce-qu’elle restent dans les armureries et qu’ils n’ont pas l’habitude de manipuler des armes chargées en dehors des stands! Pour avoir été suivre un stage avec l’armée Suisse, le soldat là-bas ne quitte pas son arme, et ils connaissent un nombre d’accident largement inférieur à la France… Pour les accidents avec les enfants, l’éducation et un minimum de précaution suffisent largement à réduire les risques (d’ailleurs, les produits ménagés ingérés et les piscines tuent 1000 fois plus que les accidents avec une arme).
Et l’argument de l’agresseur mieux armé que vous ne pouvez l’être, c’est carrément ridicule:
1- je préfère mon 9mm face à une AK que rien du tout! Surtout une AK manipulée par une racaille qui n’a jamais tiré plus de 2 chargeurs dans un coin abandonné.
2- une AK n’est pas vraiment discrète, or une racaille aime avant tout la discrétion avant d’aller commettre ses méfaits.
Bref, que vous ne souhaitiez pas posséder une arme, grand bien vous fasse, c’est votre liberté, que vous empêchiez les gens responsables d’en avoir, c’est de la dictature.
La Suisse détient le reccord de militaires qui se suicident avec leur arme qui reste chez eux.
Journal TSR.
PH
@Philippus,
Pourquoi, vous préférez la corde ou les somnifères?
1- On parle d’accidents. Le suicide n’est pas un accident, c’est geste conscient.
A l’heure où le camp hoplophobe est aussi celui qui veut faire autoriser l’euthanasie, se servir des taux de suicide pour limiter l’accès aux armes est tout simplement aberrant.
2- Vous voulez parler statistiques? Le pays du monde qui a le record de suicide est celui qui interdit l’accès aux armes à feu: le Japon.
Relier l’accès à une arme au taux de suicide, revient au même qu’accuser les cuillères pour l’augmentation de l’obésité.
@Philippus,
Je suis même aller vous chercher quelques infos sur les suicides au sein de l’armée Suisse:
« On dénombre plus de 3 x moins de suicides parmi les militaires en service que
dans l’ensemble de la population civile »
« On peut cependant affirmer avec certitude que l’arme personnelle n’est pas le moyen le plus fréquemment utilisé par les militaires pour mettre un terme à leur vie. »
source: http://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=0CC8QFjAC&url=http://www.vbs.admin.ch/internet/vbs/fr/home/documentation/publication/factsheet/factsheet_v.parsys.0024.downloadList.61883.DownloadFile.tmp/factsheetsuizidarmeef.pdf&ei=7dtaUJGvH6nF0QXo7oDABQ&usg=AFQjCNGGpm-gk9J1ITBCY-uqJDgBYp5MIg&cad=rja
Or on apprend ici :http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2007/10/le-suicide-chez.html, que « 44,9% [des militaires français] utilisent une arme à feu, en particulier dans la gendarmerie (…) La pendaison vient juste après avec 39,7% ».
Ce qui me fait penser que votre affirmation comme quoi « La Suisse détient le reccord de militaires qui se suicident avec leur arme qui reste chez eux. » est un mensonge d’enfumage.
Bon je verrai cela avec Darius Rochebin…
Le fondement réside plus sur le sujet arme, qui si nous l’abordons plus judicieusement est une dérive de nos sociétés en général qui ne date pas de maintenant. Les états maintenant ne peuvent donc que tenter de gérer des conséquences. Mais il semble que la crise que ce soit sur le plan individuel, sécuritaire, ou militaire sur un autre plan reste par un manque de direction plus sereine globale des fonctionnements de nos systèmes et de ses hommes. Quand nos ancètres débarquaient dans les colonnies ou aux amériques, leurs intentions étaient déja les armes en mains et non dans une volonté de découverte avec les inconnus, qu’ils finirent par décimer pour imposer ce qu’ils étaient déja en eux et ainsi justifier les militaires et toutes les armes…
De toute manière désormais droit ou non les armes sont trouvables partout. L’intention d’un voyou est plus puissante que les lois.
PH