L’affaire fait grand bruit : la très médiatique Audrey Pulvar, ex chroniqueuse de Laurent Ruquier dans « On est pas couché » sur France 2 le samedi soir, aurait bénéficié de la position de son mari pour retrouver un job au sein des Inrockuptibles.


Tout aurait débuté avec l’éviction d’Audrey Pulvar sur France 2, largement commentée et dénoncée par la principale intéressée au début de l’été 2012.

"Ça fait vingt ans que je fais ce métier, j’ai rarement vu les chaînes de télé boucler leurs grilles de septembre le 1er juin, surtout si elles ont envie de travailler avec quelqu’un. Non seulement je suis cataloguée femme de,mais en plus on me prend pour une conne : c’est doublement désagréable explique Audrey Pulvar, avant d’ajouter : "Rémy Pflimlin m’a dit peut-être en janvier. Oui, c’est ça, prends-moi pour un jambon !"

 

La journaliste avait heureusement rebondi très rapidement pour atterrir à la tête de la rédaction des Inrockuptibles, magazine détenu par Matthieu Pigasse. Déjà, à l’époque, cette nomination avait fait grincer quelques dents. Thomas Legrand, éditorialiste sur France Inter, qui tenait une chronique politique dans Les Inrockuptibles, avait annoncé au site de Télérama, le 18 juillet, qu’il quittait la rédaction, à cause de l’arrivée d’Audrey Pulvar.

 

"Pour moi, c’était impossible de rester", expliquait-t-il alors à Télérama. "Un journal traitant de politique ne peut pas être dirigé par quelqu’un d’aussi impliqué personnellement dans la vie politique du pays. […] On ne peut plus être lu pour ce qu’on écrit. Tout sera forcément interprété !"

Le journaliste politique évoquait également "un gros malaise" dans la rédaction des Inrockuptibles, estimant"qu’il ne peut plus y avoir de traitement crédible de la politique".

Cette semaine a vu un nouveau rebondissement dans l’affaire avec des révélations du Nouvel Obs. Selon l’hebdomadaire, la banque Lazard, dirigée par le même Matthieu Pigasse, aurait obtenue de Bercy une mission de conseil auprès du gouvernement pour la création de la future Banque d’investissement (BPI). Le fond du problème concerne l’agenda de ces nominations et choix de projet : Pigasse aurait semble t’il nommé Audrey Pulvar à la tête du magazine au moment même où il se voyait confier la mission par Bercy. Le Nouvel Obs écrit :

 

« « Le banquier de 44 ans a en revanche su se mettre dans les petits papiers d’Arnaud Montebourg, qui ne jure que par ‘cet homme intelligent et créatif ». Et pour cause. Il vient d’embaucher sa compagne, Audrey Pulvar. L’arrivée de la journaliste à la tête des Inrockuptibles, l’hebdo de Pigasse, n’est pas passée inaperçue. Peu savent, en revanche que parallèlement, le banquier a obtenu… du même Arnaud Montebourg [et de Pierre Moscovici] un mandat de conseil pour la création de la future Banque publique d’investissement. »

 

Si les réactions ont été très rapides (Montebourg condamnant cette décision et rejetant en bloc les accusations de copinage), elles font échos à d’autres articles passés inaperçus cet été.

 

En effet, le Canard enchaîné rappelait également au début de l’été que Laurent Olléon, époux de Fleur Pellerin, est entré au cabinet de Marylise Lebranchu. Il est maintenant directeur adjoint. Boris Vallaud (mari de Najat Vallaud-Belkacem) est devenu conseiller d’Arnaud Montebourg (un autre cas de copinage qui pourrait mettre à mal la crédibilité du ministre ?). Le Parisien révéle par ailleurs que Najat Vallaud-Belkacem s’est entourée d’hommes et de femmes ayant fait leurs preuves pour administrer la République : « Même Najat Vallaud-Belkacem, 34 ans, a eu recours à ses « réseaux », qui a pris comme directeur de cabinet aux Droits des femmes un (jeune) homme, « copain de Sciences-po Paris » et « témoin de mariage » ». Enfin, cerise sur le gâteau, Aquilino Morelle, conseiller de l’Elysée (n’ayant, comme tout conseiller, aucune légitimité démocratique), très proche de François Hollande, a une épouse formidable en la personne de Laurence Engel : celle ci a donc été nommée directrice du cabinet d’Aurélie Filippetti.