En parlant de poésie de "masse ", j’ai voulu interpeller les poètes et poétesses sur la manière d’amener un grand nombre de personnes à l’aimer (Ce mot étant ici utilisé au figuré, bien sûr !). Comment y arriver, quand le mot poésie en lui-même renferme hermétisme et le poète, un homme qui reste toujours entre les quatre murs, solitaire, casanier, rasant les murs ? Faire accompagner chaque recueil de poème par un  CD sonore, n’est-ce pas innover en la matière ? Donner vie à ce recueil ? Donner un double avantage au lecteur qui aura à la fois le livre papier et le livre sonore à portée de  la main  et de l’ouïe ? Dans ce cas, le poète n’a pas besoin d’être de la partie technique, les maisons d’éditions pouvant contacter les spécialistes  de la musique et de la diction à cet effet… Le problème est d’autant plus sérieux que les poètes et poétesses doivent s’y pencher.  Imaginer les coulisses d’un récital de poésie quand il est accompagné musicalement ! Quelle sensation inouïe cela peut créer sur les spectateurs !

Naguère, quand j’étais bouquiniste, je m’arrangeais en sorte de faire un commentaire sur le contenu des livres que je vendais. J’avoue que cette expérience m’a été fort enrichissante, à partir du moment où il a suscité dans le cœur de mes clients non-réceptifs à la lecture, un goût soudain pour la chose littéraire. Je les amenais à comprendre l’importance de la lecture non seulement pour leur culture personnelle mais aussi pour leur épanouissement individuel. Et cela évidemment portait du fruit. Puisque dans l’immédiat ils me les achetaient !

Mais concernant la poésie, les données changent. Les mots utilisés, ses métaphores, sa structure, dressent devant certains lecteurs une forteresse infranchissable ! Peut-être faut-il de plus en plus encourager l’édition des ouvrages collectifs renfermant différentes sortes de genres poétiques afin de trouver une solution au problème récurrent du désintérêt de la "masse" pour la poésie ! Mais une chose est sûre, la poésie, sans l’accompagnement musical, donnera toujours l’impression d’une symphonie inachevée !

Vite nous attendons les propositions des uns et des autres !

                                                                                                     Constant Ory, écrivain.