Dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 août, les quartiers nord d’Amiens ont été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et une centaine d’émeutiers. 16 blessés sont à déplorer du côté des forces de l’ordre.

 

Les échauffourées ont débuté suite à la tentative de sécurisation de la zone nord d’Amiens par la BAC (Brigade Anti-Criminalité), après des heurts entre des jeunes et la police. Les membres de la BAC ont été pris à partie par des riverains. S’en est suivi un vol de voiture puis un embrasement général, opposant les forces de l’ordre et des jeunes armés de pierres, de feux d’artifice, et faisant usage de tirs de chevrotine. Une salle associative et une école maternelle seront incendiées dans la nuit, avant que le quartier retrouve peu à peu son calme aux environs de 3 heures du matin.

 

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre, en particulier celle du chef de l’Etat, François Hollande, qui a affirmé lors d’une visite dans une brigade de gendarmerie à Pierrefeu-du-Var (qui avait perdu 2 policières, tuées par balles par un déséquilibré), que "tous les moyens de l’Etat seraient mis en oeuvre" pour lutter contre les violences. Il a aussi rappelé que la sécurité était "non seulement une priorité mais une obligation" pour l’Etat.

 

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’est quant à lui rendu sur place. Il y a subi les huées des habitants du quartier ; une bousculade a même éclaté entre le service d’ordre du ministre et certains riverains excédés par le climat d’insécurité qui domine. Concrétement, le ministre a annoncé le déploiement en renfort de 100 membres des forces de l’ordre, dans le but de sécuriser le quartier.

 

Quant à l’UMP, elle s’est livrée à sa sempiternelle critique du laxisme supposé de la gauche, ciblant notamment les propos de la ministre de la Justice, Christiane Taubira. Son secrétaire général, Jean-François Copé, a dénoncé mardi "les messages de laxisme" adressés selon lui par le président de la République et le gouvernement. "Voilà plus de trois mois que M. Hollande est en responsabilité et que les messages les plus contradictoires en matière de sécurité ont été lancés. Il ne faut pas s’étonner malheureusement de voir une telle violence", a-t-il déclaré sur RTL. Évoquant "les messages adressés depuis cent jours par François Hollande et son équipe", le responsable de l’UMP a estimé qu’"un certain nombre de délinquants se frottent les mains".

 

Sources : Libération, Le Point.