«Le cri de munch» : La tête entre les mains, sous un ciel enflammé, l’homme au visage congestionné, en proie à de profondes angoisses, tente de vomir cette souffrance insaisissable, à tordre les tripes, en poussant un hurlement d’enfer au beau milieu d’un monde sourd comme vide, qui sait tout juste lui renvoyer son écho encore plus terrifiant…

Sordide le cri qui résonne à travers ce tableau si éloquent auquel par ces temps qui courent, nombreux sont ceux qui, pilonnés par des chars pourraient s’y’identifier. Sordide à l’image de ce monde où prévaut royalement la violence aux déclinaisons multiples et variées et contre laquelle les méthodes d’éradication opposées, se sont avérées sinon caduques du moins autrement plus redoutables que le mal lui-même ! 

Après avoir été longtemps bâillonnés par des dictateurs au service de la sacro-sainte  lutte contre un certain péril vert, les Syriens, depuis le printemps 2011 stagnent en immersion totale dans une guerre devenue fratricide au terme de laquelle devrait aisément s’instaurer le salafisme, objet de leurs frustrations ! 

En effet depuis le déclenchement de ce sinistre printemps, les arbitres, de ce conflit, aux premiers rangs desquels les plus virulents, les USA, l’Arabie et le Qatar, se sont indéniablement employés à nous conter des balivernes sans jamais tenter de trouver le moindre compromis. Quand les Saoudiens détenteurs de la conception salafiste  la plus intolérante de la religion, fervents adeptes de la police religieuse chargée d’infantiliser la société notamment «par la promotion de la vertu et la prévention du vice», se mettent à vouloir se charger de la stabilité régionale, il y a fort à craindre !

En effet, c’est bien à coups de bastonnades prodiguées par les soins de leur force couplée de celle émiratie que l’opposition  bahreïnie, presque équivalente en terme de pourcentage de l’opposition syrienne, a été écrasée dans l’indifférence générale, sans heurter grand monde. 

Il en est de même de leurs grands alliés de l’autre rive de l’Atlantique, amoureux invétérés de la démocratie jusqu’à en revendre même aux non demandeurs et ce, par la voie de la force, celle-là même inscrite dans leur héritage entaché de cruauté, depuis leur naissance marquée par l’extermination des autochtones suivie du cantonnement de survivants dans des réserves, sans oublier leurs pratiques phare de l’esclavage, de la ségrégation et bien sûr les opérations toujours en cours dans leurs zones de prédilection. 

Un conflit d’intérêts qui avance masqué derrière une petite guerre de religion, un bras de fer entre chiites et sunnites qui devrait surtout se garder de basculer du côté des premiers rebelles, de peur des représailles ! 

De ce fait, quelles que soient les atrocités commises par l’opposition qui rivalise avec son adversaire en barbarie sans rien avoir à lui envier, l’écho qui en est fait semble quasiment inaudible dans certains médias. 

A l’inverse, invariablement tous les jours, nous sont assénées les mêmes accusations permettant d’étayer la thèse de ces tenants de la version la plus rigoriste de l’islam, qui disséminent la région de leurs prédicateurs salafistes, et désignent sans même bafouiller l’ennemi qu’avec leurs fidèles alliés, ils nous «ont construit sur la seule base d’un processus idéologique». 

Et au chaos, de ne faire que gagner quotidiennement un peu plus d’ampleur tout en débordant vers le voisin de l’ouest, ce grand malade presque incurable aux sensibilités exacerbées ! En attendant, fortes de leur récente victoire sur les rebelles dans la ville de Damas, les troupes loyalistes poursuivent à Alep leur féroce offensive dite décisive depuis ce deuxième vendredi du mois de Ramadan. 

Et face à la lourde difficulté de faire chuter ce régime et peut-être pour favoriser l’intervention occidentale des opérations ciblées que boycottent la Russie et la Chine et qu‘appelle de tous ses vœux François Hollande, la propagande joue sur la peur en nous brandissant la menace des armes chimiques détenues par le régime, au pouvoir de destruction massive supposé encore plus meurtrier que celui qui fait fureur depuis de si longs mois! 

En découlera selon les experts, le départ de Bachar qui aura pour conséquence le massacre des alaouites lesquels semblent avoir déjà préparé leur future enclave logée dans ces montagnes qui surplombent les villes côtières de Tartous et de Lattaquié. Alors, comme en Irak, s’éterniseront les violences avec une multiplication des attentats sanglants dans l’indifférence générale avant de sombrer définitivement dans l‘oubli. 

Après avoir été écarté de ses responsabilités pour fiabilité douteuse, Manaf Tlass, ami de longue date de Bachar el Assad et général dans la garde républicaine, est entré en dissidence puis s’est réfugié à Paris d’où il multiplie les déclarations car d’après les spéculations, il pourrait être le futur homme fort de la transition. 

Entre népotisme, dictature liberticide et ce qui attend  ces population de « bilad al cham», le choix est brûlant et encore faudrait-il qu’ils en aient  un de choix dans ce bas monde où l’impartialité n’est qu’un bien vain mot …

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http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/770713/Saida_brule_entre_un_sit-in_et_un_autre.html 

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