Lord Coe, qui préside le Locog de Londres, le comité d’organisation des JO, a estimé “shambolic” (symbolique d’un pataquès) la décision de faire appel à l’armée britannique pour… remplir les chaises vides sur les tribunes des lieux de compétition.

C’est assez farce. Même pour le duel entre les nateurs Michael Phelps et Ryan Loche, il manquait au moins 500 spectateurs à l’appel. Évidemment, cela se conçoit mieux pour une rencontre de basketball entre le Nigéria et la Tunisie (plus de 2 000 sièges vacants), car les officiels et invités préfèrent sans doute aller voir ailleurs (et notamment dans les salons de réception où les VIP sont copieusement régalés). Mais globalement, tant le public que les officiels ne remplissent pas les stades ou équipements à fond. Donc, on prétend que les militaires chargés de la sécurité préfèrent allez voir gratuitement des rencontres pendant leurs pauses… qui peuvent se prolonger durant toute la durée des compétitions.

Les sièges dévolus aux parrains et contributeurs financiers restent le plus ostensiblement vides, mais le public est parfois aussi clairsemé.

La British Olympic Association a suggéré qu’au bout d’une demi-heure, les sièges vides pourraient être occupés gratuitement par le tout-venant. Lord Coe a préféré une autre approche, d’heure en heure… On tente de faire appel aux écoliers, mais leurs enseignants n’ont guère envie de faire des heures supplémentaires.

Environ 110 000 tickets n’auraient pas été vendus dimanche matin, d’autres seraient rendus par des invités absents ayant préféré éviter Londres ou telle ou telle compétition. Le phénomène n’est pas propre à Londres. Même à Pékin, de nombreux sièges étaient restés inoccupés.

Mais le Locog avait promis juré qu’il n’en serait pas de même à Londres. Or, les sièges réservés pour la presse ou les athlètes des divers pays en lice qui disposeraient de temps libre restent souvent aussi vides.

Dans le même temps, le site de vente ne peut traiter les nombreuses demandes du vulgum pecus, soit les simples amateurs désireux d’obtenir des entrées. Autre problème : les transports. Les retards s’accumulent, certains, ayant tenté de venir avec leurs propres véhicules, renoncent.

Les vendeurs de tickets « à la sauvage » restent pourtant pourchassés aux abords des installations.

La rencontre de football féminin entre la France et la Corée du Nord a donné amplement l’occasion de constater l’ampleur du phénomène.

Cela dit, la pluie serait aussi un problème. « Elle décolle les étiquettes des bouteilles de champagne offertes aux hommes d’affaires et déposées sur leurs sièges, » a confié un certain Danny Baker à l’Independent. Lesquelles bouteilles, comme les sièges eux-mêmes, ne peuvent pas être approchés par le vulgaire. Certains payent, et fort cher, pour faire de la figuration, d’autres s’en dispensent.