L’Asie souffre aussi

La crise de la dette dans la zone euro et les difficultés que rencontrent les Etats-Unis ont de lourdes conséquences sur la croissance des pays asiatiques. La semaine dernière, la ville-Etat Singapour a annoncé une contraction de son Produit Intérieur Brut (PIB) de 1,1% en rythme annuel au deuxième trimestre, après une forte croissance au premier trimestre. Singapour est ouventle reflet de l’Asie toute entière à travers le volume monstrueux d’échanges commerciaux qui y transitent. Le volume des transactions représente trois fois son PIB. Quant à la Chine, elle a annoncé une croissance de 7,6% au deuxième trimestre, la plus faible depuis plus de trois ans. Les prévisions tablent sur 8%, seuil deça duquel le ralentissement de l’économie serait jugé sévère.
Les prévisions annoncent une croissance annuelle de 6,3% en Inde, ce qui serait la plus faible depuis 10 ans. Taïwan et la Corée du Sud sont aussi des pays qui éprouvent des difficultés à l’essouflement des exportations vers l’Europe et les Etats-Unis. Ces derniers connaisent un blocage politique qui pourrait amener à des coupes dratiques dans les dépenses et à l’expiration de baisses d’impôts s’il n’y a pas d’accord.
 
Les Philippines, la Malaisie, la Thaïlande et l’Indonésie s’en sortent mieux car le ralentissement de l’inflation permet des mesures de soutien à la croissance. C’est d’ailleurs l’un des avantages de l’Asie sur l’Europe. La Chine, comme la plupart de ses voisins (exceptée l’Inde), possède des marges de manoeuvres importantes sur ses taux directeurs (3% sur les dépôts, 6% sur les emprunts) et pourrait de nouveau les baisser pour soutenir la création monétaire, ou avoir recours à des biais budgétaires. Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit une croissance de 5,9% dans les pays émergents en 2013 et craint des risques de surproduction dans cette zone.


La sécheresse sévit aux Etats-Unis

La sécheresse touche 61% du territoire et 29 Etats ont déjà décrété la situation de catastrophe naturelle et les métérologues ne prévoient pas d’amélioration d’ici plusieurs semaines. C’est la pire sécheresse depuis 1956. Les matières premières agicoles sont particulièrement affectées et les cours ont flambé. Le prix du maïs a augmenté de 50% depuis mai et celui du soja de 26%. Or, les Etats-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de maïs et de soja. Une augmentation qui se répercutera sur le prix à la consommation, et pas seulement sur ceux des céréales, mais aussi ceux de la viande notamment, le bétail étant nourri par ce type d’aliments. Les assureurs, eux aussi, vont payer le prix cher. Ils couvrent en moyenne 72% des récoltes et des pertes de revenus.

Heures supplémentaires : les conséquences

A partir du 1er septembre, l’exonération des charges sociales sera supprimée. Seule celle des charges sociales patronales pour les entreprises de moins de 20 salariés sera conservée. Les heures supplémentaires seront par conséquent de nouveau assujetties à l’impôt sur le revenu, et ce dès le premier août. 8,6 millions de salariés ont profité de ce système en 2009, soit 39% d’entre eux, avec un gain annuel individuel compris entre 350 et 500 euros, auquel il faut rajouter l’avantage fiscal moyen de 133 euros sur la feuille d’impôt. La suppression de ce dispositif touchera surtout les salariés les plus modestes : 36% de ceux qui touchent moins de 17 000 euros annuels y ont eu recours, contre seulement 17% touchant plus de 58 600 euros. Ces derniers perdront jusqu’à 8 000 euros d’avantage fiscal. Le gouvernement n’a pas exclu une hausse des rémunérations en contrepartie. Les conséquences seront moins importantes pour les entreprises. 44% des heures supplémentaires sont réalisées dans des entreprises de moins de 20 salariés, qui conserveront l’exonération des cotisations patronales. L’Etat attend de cette réforme des gains importants : 980 millions d’euros sur les exonérations de charges sociales et 600 millions sur l’exonération de l’IR en 2012. Ces chiffres montrent à 3 milliards et 1,4 milliard d’euros en 2013. Les heures supplémentaires coûtent aujourd’hui 25% de plus à partir de la 36ème heure, et 50% de plus à partir de la 43ème heure.