En créant une mission de réflexion sur la fin de vie, François Hollande relance le débat inépuisable sur l’euthanasie.

 

 

Comme pour la peine de mort, l’euthanasie, ou la gestion de la fin de vie, suscite passion et engouement. Certains refusent d’y réfléchir au prétexte, qu’on parlerait alors de crime, alors que d’autres, aveuglés par la souffrance personnelle, prône un laxisme coupable et dangereux. Difficile de trouver le juste milieu, et depuis des années, le débat fait régulièrement surface. C’est le professeur Didier Sicard, qui présidera cette nouvelle mission, qui, je vous le prédis, refusera de se prononcer de manière catégorique. Mais est-ce vraiment possible ?

 

 

En ce domaine, personne ne peut avoir la science infuse, certes, mais quand même on se doute bien, que si le sujet a fait couler autant d’encre, c’est bien qu’il est impossible (ou quasi impossible) de répondre à un sujet, qui touche aussi bien de la dignité, que de croyances religieuses,….

 

Peut-on parler de dignité humaine, lorsque l’on laisse des Hommes et des Femmes, atteints d’une maladie incurable, se vautrer dans leurs excréments, ou au mieux dans des couches, qui leur sont alors changées tous les jours ? Car, cela fait bien partie des questions, aussi difficile à admettre que cela soit. Bien évidemment, on peut opposer à ce constat, que ces patients n’ont pas pour la plupart du temps pas exprimer leur position sur le sujet, faute de temps, ou àç cause de la soudaineté de la maladie. C’est aussi leur manquer de respect d’aller à l’encontre de leurs croyances ou de leurs convictions.

 

Et la souffrance intolérable ressentie par certains patients, qui se savent condamner, et qui ne font plus que compter les jours…Est-ce une vie ? A – t- on le droit de décider pour eux ? N’attendez pas de moi, que je réponde à ces questions si délicates, même si mes propos n’auraient pas moins de valeurs de ceux à venir, émanant de cette nouvelle commission. Non, mais quelques réflexions.

 

Bien évidemment, on m’affirmera, qu’une personne qui a déclaré depuis ses années ne pas vouloir finir comme un légume aura droit à une fin de vie digne …Oui, je suis entièrement d’accord avec ces principes, mais ne nous leurrons pas. Me retrouvant sur un lit d’agonie, et sachant ma fin proche, serais-je plus stupide que la moyenne, si je ne me raccrochais qu’à une chose : une chance sur un million d’être le miracle inexpliqué ? Guérir et profiter encore des miens, de ma fille de mon épouse ?  Le jeu en vaut – il la chandelle ?

 

Serais-je condamnable, si je refusais catégoriquement, que ma petite fille voit son père dément et ne plus se souvenir de son prénom ? Serais-je un mauvais père, si je préférais me donner la mort plutôt que d’imposer aux miens d’avoir à devoir me changer et à s’occuper de moi pendant une heure ou des années ?

 

J’ai ma propre conviction, mais je suis persuadé, que dans ces moments-là, ceux du bout du bout, la conscience se décide alors, et la seule chose dont je suis persuadé est qu’il faut alors d’essayer d’y rester fidèle…Sauf que, il faudra attendre les résultats de cette commission et de la suivante et….