Le Vatican attire des milliers de pèlerins par an, apportant ainsi un chiffre d’affaires conséquent au Saint Siège. L’esprit de business commercial a été poussé un cran plus loin avec l’Oeuvre Romaine des Pèlerinages (ORP) qui a inauguré le 27 août sa première ligne aérienne « low cost ». Un accord de 5 ans a été signé entre la compagnie italienne Mistral. Les hôtesses de l’air auraient été recrutées par rapport à leur connaissance du catéchisme, et le logo « Je cherche ton visage Seigneur » est brodé sur les cousins, accoudoirs et appuis têtes.
Une trentaine de destinations charter vers les plus grands sanctuaires européens sont prévus d’ici la fin de cette année, pour être complètement opérationnel pour la période pascale 2008. Les priorités en ce qui concerne les vols directs sont Lourdes, mais également Fatima au Portugal, Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, le sanctuaire de la Sainte-Vierge en Guadeloupe, ou la Terre Sainte, Czestochowa en Pologne.
L’objectif du Vatican est d’atteindre des prix défiant toute concurrence afin de répondre aux exigences des pèlerins. De plus l’ORP prépare une formule estimée à 2000€ pour la jeunesse souhaitant se rendre à la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse de Sydney en juillet 2008.
Cet accord tombe à pic alors que de plus en plus de touristes prennent l’option du tourisme religieux ou spirituelle soit dans un esprit de réelle conviction soit pour y trouver une quiétude avec par exemple des séjour en Abbaye.
Le Père Olivier Morand, délégué des évêques pour la Pastorale des réalités du tourisme et des loisirs de déclarer « la demande touristique porte sur la rencontre humaine plus que sur la recherche culturelle ». La Pastoral avait d’ailleurs pour objectif 2003-2007 de « former les communautés catholiques à l'accueil des personnes de passage ».
Le religieux devient alors un objet du tourisme, une manne financière importante pour les abbayes, les monastères, qui, peuvent ainsi engranger des fonds. L’aspect hôtelier ne fait pas pour autant vivre ces nouveaux professionnels du tourisme mais leur permet d’avoir un salaire. C’est une activité commerciale comme une autre. Le tarif établit par le diocèse est de 25€ la moyenne est de 42€ pour une personne seule pour une journée logée nourrie.
Les professionnelles du tourisme surfent sur cette nouvelle vague. Ainsi en 2004 le Petit Futé a sorti un guide consacré aux séjours spirituels en France, publication due à « un constat récurrent de la part de l'ensemble des auteurs dans leurs enquêtes : un accroissement du taux de visite des sites spirituels, mais aussi de demandes d'hébergement dans ces mêmes lieux » (Jean-Mary Marchal, attaché de presse du Petit Futé ) depuis ce guide a eu une deuxième édition, ainsi qu’une version européenne.
La fréquentation des monuments religieux augmente, se confondant ainsi avec se tourisme culturel. Les agences de voyages y voient un besoin de se ressourcer. Il s’agit plus d’une quête spirituelle qu’une quête religieuse selon le directeur de l’agence de voyages Routes bibliques Jean-Pierre Morin. Et ce dernier d’observer, lors d’une interview donnée au Monde en 2005 : « La notion de religieux enferme, alors que celle de spirituel renvoie à une question de respiration. Notre clientèle se compose aujourd'hui de chercheurs de Dieu, c'est-à-dire de personnes qui croient en Dieu mais qui le cherchent au quotidien. Il s'agit donc avant tout de touristes qui aspirent à vivre un peu mieux. ».
Il constate également que le public cible, outre le 3ème âge est un public entre 18 et 25 ans, phénomène étrange alors que le nombre de baptême ou de mariage diminue chaque année.
Le tourisme religieux a donc de l’avenir !