Je ne sais plus si c’était du temps des débuts de Compuserve ou d’AOL, mais si l’option était active, à chaque courriel reçu, le haut-parleur de l’ordinateur vous « gratifiait » d’un plus ou moins retentissant « you’ve got mail ». Mais désormais, si vous avec un compte Facebook, nombre de vos amis et connaissances disposant d’un même compte qui, autrefois, vous auraient adressé un courriel, préfèrent déposer un message sur votre « mur ». Et cela ne va pas s’arranger. Car Facebook a désactivé l’affichage de votre adresse électronique pour la remplacer par une ad hoc, chez Facebook. Mode d’emploi d’un retour à l’état antérieur…

S’il y a bien deux trucs qui m’ont énervé depuis circa 1993, et mes débuts sur les babillards puis les sites de FAI (fournisseurs d’accès), c’était bien d’abord le « chat », puis l’avalanche de notifications Facebook.

Vous étiez en train de travailler ou de contacter des proches et tout à coup, un·e parfait·e inconnu·e vous balançait un message s’affichant à l’écran.

Du genre, à l’époque, et toujours en anglais (très peu de compatriotes français s’aventuraient en ligne), « il fait beau à Paris, il fera beau en… », ou « pourriez-vous m’aider pour mon devoir de français ? ». J’avais eu la mauvaise idée de publier que je demeurais le plus souvent à Paris et que j’étais traducteur. Au début, cela amuse ; très bientôt, le bombardement de telles interruptions devient insupportable.

À présent, celles et ceux de mes ami·e·s ou connaissances disposant comme moi d’un compte Facebook (pour diverses raison, je n’ai pu y échapper), veulent absolument communiquer avec moi via ce compte. Donc, quand je trie mon abondant courriel, il me faut parfois en sus me connecter sur Facebook pour prendre connaissance du message. Mais le pire était à venir.

Pour protéger votre anonymat (en fait, pour obtenir davantage de connexions, donc plus de pages, et de publicités vues), Facebook a pris en otage(s) votre prénom et nom ou pseudo, et lui a adjoint une adresse « @facebook.com ». Qui voudrait donc vous contacter pour une raison sérieuse, voire urgente, mais ne disposerait pas de votre courriel va donc passer par le site, lequel vous expédiera un courriel à votre adresse désormais cachée, et il vous faudra vous connecter pour en prendre connaissance.

Cela s’est fait sans le moindre avertissement d’aucune sorte, et divers sites et titres de presse, s’étant aperçus de cette manœuvre, ont donné l’alerte… et heureusement le mode d’emploi pour revenir à l’état antérieur (Le Monde [.fr] s’est distingué en publiant un lien un site en anglais, à chacun de transposer « about » en « profil > coordonnées » et de décrypter la marche à suivre). 

Omniprésent

Ce changement fait suite à l’introduction d’une application fondée sur la localisation GPS qui permet de vous signaler si des ami·e·s ou connaissances potentiel·le·s se trouvent à proximité de vous lorsque votre et leurs téléphones portables sont banchés.

Le but est de vous inciter à les ajouter à votre liste de contacts Facebook. Mais au moins, vous avez le choix d’activer ou non cette app’ Find Friends Nearby.

Évidemment, cela peut avoir des avantages. Si l’un de mes contacts venait de visiter cette même page que vous venez d’afficher (voire le lire ici), et se trouvait dans les parages, j’en serai averti. Boudiou, heureusement que mon carnets d’adresses est peu fourni et que je ne compte que moins de cent contacts sur Facebook.

Or donc, pour revenir à l’état antérieur et réafficher votre adresse personnelle publiée et visible sur Facebook, il faut désactiver l’affichage de l’adresse @facebook et réactiver celui de l’initiale.

Pour ce faire, passez sur votre profil…
• cliquez sur l’icône « Coordonnées » (à g., en b.) qui affiche les deux adresses ;

• sur le cercle contigu à l’adresse Facebook (à d.), cliquez pour révéler l’option « Hiden from profile » et cochez-là ;
• repassez sur votre adresse initiale et faites de même, mais cochez « Shown on profile ».

Facebook Messages vise en fait aussi à vous faire abandonner vos éventuelles adresses chez Gmail (Google) ou Hotmail (Microsoft) ou diverses. Soit, si vous utilisez Outlook ou Thunderbird, deux clients de messagerie électronique fort répandus (il en est d’autres), à vous inciter à créer un compte Facebook Messages.

Sinon, qui tenterait de vous adresser un courriel via Facebook vous expédierait en fait un avis de réception impliquant, pour la consultation, de passer par le site de Facebook. Rien de plus énervant, à mon humble avis.
Au moins, sur Come4News, la messagerie interne vous affiche le contenu du message. Libre à vous d’estimer qu’il mérite ou non une réponse urgente ou différée, voire de rester ignoré s’il n’implique pas de demande de réponse.
Bref, on se demande bien ce que Facebook va encore inventer pour nous « accrocher ».
Car, pour nous fidéliser, changer nos données à notre insu n’est certes la meilleure façon de faire de Facebook notre « ami ».