Le  Mali est depuis le début de cette année confronté à une grave crise politico-militaire. Une crise qui a déjà eu pour conséquence directe la division du pays en deux, et surtout l’éviction au mois de mars dernier du président Ahmadou Toumani Touré. Aussi, bien que les putschistes aient accepté que l’intérim soit assurée par le président de l’assemblée nationale Diccounda Traoré qui est actuellement en convalescence à Paris suite à l’agression qu’il a subi tout récemment, le Mali connait jusqu’ici une impasse indescriptible avec une partie nord contrôlée par les séparatistes du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), et les islamistes d’An sardine et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

La semaine dernière, face la percée de plus en plus inquiétante de ces mouvements terroristes, l’union africaine de concert avec la communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a saisi le conseil de sécurité des Nations Unies, afin qu’il prenne une résolution autorisant l’envoi dans cette partie du Mali d’une mission militaire onusienne,  chargée de pacifier cette région. Seulement, l’on a appris cette semaine que la demande de l’union africaine a été rejetée par le conseil de sécurité. Une attitude incompréhensible, irresponsable et même très dangereuse,  quand on sait quelles menaces pèsent actuellement sur l’Afrique avec la prolifération de ces mouvements terroristes.

Selon plusieurs médias internationaux, les différents pays qui constituent le   conseil de sécurité des nations unies auraient plutôt plaidé pour une solution négociée. Une proposition  qui nous semble vouée à l’échec, dans la mesure où ces mouvements islamiques se disent hostiles à toute négociation  avec les autorités de Bamako.  Sur les antennes de la Radio France Internationale ce mardi matin, Mamadou Issoufou le président Nigérien a lui-aussi déploré cette décision du conseil de sécurité des nations unies, avant de réitérer sa position favorable à une intervention militaire dans cette partie du Mali. Une position partagée par presque tous les présidents ouest-africains. La balle est donc à présent dans le camp de l’Union Africaine ; elle, qui devrait sans  plus attendre mobiliser des moyens, afin de dépêcher sur place au Mali une mission militaire comme celle qui est actuellement  en Somalie, afin que ce pays ne bascule pas dans l’anarchie.