Ils étaient assez nombreux ceux qui disaient que la victoire de François Hollande le 6 mai dernier était « une victoire de l’antisarkozysme », mais pas un échec de la majorité sortante ! Le Figaro n’hésitait d’ailleurs pas à titrer « l’antisarkozysme a pesé lourd ». Mais, cette fois, leur héros n’étant pas là, personne n’a entendu des citoyens dire qu’ils votaient pour un candidat, contre Sarkozy ! Personne n’a entendu non plus des candidats de droite se réclamer ouvertement de Sarkozy ou même défendre son bilan… pour tenter de se faire réélire ou élire. Non. Les candidats de droite à la députation s’efforçaient de jouer local, de ratisser large vers l’extrême droite et parfois de jouer de la tactique pour faire battre tel ou tel candidat de la majorité qui avait quelque chance de l’emporter. Bref, malgré toute ces manœuvres, rarement vues dans le passé, lorsque les candidats UMP ont été battus, ils ne l’ont pas été par « antisarkozysme » ! Alors, oui, l’échec de cette majorité sortante n’a rien à voir avec çà !
(Capture d’écran sur liberation.fr)
Des personnalités de droite ont tenté de se défendre indépendamment de leur mentor, mais elles ont perdu, comme par exemple : Nadine Morano, Guillaume Peltier, Valérie Rosso-Debord, Claude Guéant, etc… On nous dira que c’est avant tout la défaite des années Sarkozy, certes, mais les votants avaient alors en tête la politique menée pendant ce temps là et pas seulement la volonté de rejeter l’ex Président, il y avait certainement plus que ce rejet ! Selon nouvel.obs.com, « tout indique que cette défaite électorale soit l’une des plus sévères jamais subies par la droite française dans son histoire ». Libération reprend aussi cette idée : « la droite est à l’os. Avec 228 députés, la voici, ce matin, avec l’un de ses plus petits groupes parlementaires dans l’histoire de la Ve République ». Echec donc de cette majorité qui n’a pas appliqué « une stratégie gagnante » dans ces élections !
Cette majorité de droite a tenté de rejoindre la droite la plus ultra. « Le cordon sanitaire » avec le FN semble rompu… Le résultat, c’est que 60 % de ses électeurs sont maintenant favorables à une fusion avec l’électorat de Marine Le Pen ! Exactement ce que cette dernière souhaitait. Mais, on voit très bien que cette tendance n’a pas suffit à faire gagner la droite ! On peut donc s’interroger, à juste titre, pour savoir si ce n’est pas cette droitisation, largement favorisée par l’action de Sarkozy qui a précipité l’échec de la droite à ces législatives ! Le pays, pourtant , semble ancré à droite mais Il a voté à gauche ! Il y avait une raison… On voulait en finir avec « le Sarkozysme » (élection présidentielle) et on rejetait la politique appliquée pendant plusieurs années, pour laquelle, la majorité de droite était partie prenante (élections législatives).
Il se trouve une ancienne ministre UMP, dont on a du mal, à droite, à tenter d’étouffer la voie, qui reconnaît dans un tweet l’échec de la droite pour autre chose que « l’antisarkozysme » ! « Triste défaite sans appel qui sanctionne la stratégie de droitisation. Fin du silence sur la refondation mais opposition sans concession », twitte-t-elle !
Officiellement, pourtant, Jean-François Copé et quelques autres collègues tentent de « minimiser l’ampleur de la défaite », mais impossible pour ce deuxième tour d’évoquer « un vote antisarkosyste », comme il se plaisait à le répéter au lendemain du 6 mai sur les télés et les radios… Alors cet échec, tout de même, il faudra bien que l’UMP reconnaisse que sa stratégie de « droitisation » n’est pas la bonne et a été quand même rejetée par les électeurs, à moins qu’il prenne le risque d’un éclatement de son parti ! De nombreux observateurs politiques sont d’accord pour reconnaître que « draguer l’électorat Front national ne s’est pas révélé payant pour l’UMP ! L’abandon, par la droite, de la doctrine du « front républicain » pour la startégie du ni gauche, ni front national aura été l’un des faits majeurs de la campagne législative ! Jean François Copé, ne veut pas croire que l’UMP a perdu à cause de sa « droitisation ». Je crains que les faits ne lui donnent tort très bientôt ! Mais, je ne crois pas qu’il puisse continuer à parler « d’antisarkozysme » à propos de ces législatives ! Les votants avaient bien autre chose en tête. Ils voulaient donner les moyens de gouverner à François Hollande.
Ainsi, on peut dire « à chaque élection, sa vérité » !
Excellente analyse !
jf.
Merci Jacques.
La défaite de la droite a bien un lien avec le glissement de l’UMP, encore plus à droite ! Le débat est ouvert… Les témoignages de votes qu’on entend sur les radios montrent bien que des électeurs de l’UMP n’ont eu aucun scrupule cette fois à voter pour le FN. La barrière est tombée ! Politique rejetée par de nombreux citoyens + droitisation = défaite de la majorité sortante et inquiétude pour l »avenir de ce parti !
« Nicolas Sarkozy détruit tout ce qu »il touche » P DEVEDJIAN
Oui, Véritas, chaque jour qui passe une nouveau livre nous fais suelques révélations sur ce qu’était l’ancien Président et je pense que c’est loin d’être terminé !
Comme je ne peux pas effacer mon commentaire précédent, je le réécris en corrigeant quelques fautes de frappe et autres ! « Oui, Véritas, chaque jour qui passe un nouveau livre nous fait quelques révélations sur ce qu’était l’ancien Président et je pense que c’est loin d’être terminé ! »
Quand je vois, qu’à droite on commence à s’en prendre à un certain conseiller de Satko pour l’accuser d’avoir fait perdre Sarko, alors qu’il aurait fallu s’accrocher au bilan, je me dis qu’eux mêmes sont en train de conforter la thèse que je défends dans mon article !
Encore aurait-il fallu que ce bilan soit présentable…..
Ce n’est quand même pas pour rien que M. Sarkozy lui-même s’est toujours bien gardé d’en parler, même lors du débat de deuxième tour face à Hollande….!!!!
jf.
Oui, c’est vrai, Jacques, mais cela ne les empêche pas de trouver autre chose pour ne pas mettre directement sur le dos de Sarko, cette « droitisation extrême » qui les a mis en échec ! Maintenant, ils s’en prennent au conseiller B. et parlent du bila,n dont on sait que c’était plutôt un mauvais point !