Le Mali est depuis la mi-mars 2012 confronté à une double situation : la première est l’invasion de la partie nord du pays par le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad ; et, la deuxième est le coup d’Etat qu’a perpétré le 12 Mars dernier le capitaine Amadou Yaya Sanogo et sa bande contre le président Ahmadou Toumani Touré. Dès lors, le pays est tombé dans une anarchie indescriptible ; avec un président intérimaire sans pouvoir, en face d’une junte militaire très zélée et quasiment analphabète. Et, face à cette situation, difficile de parler d’Etat à proprement parler au Mali. Une crise institutionnelle qui s’est aggravée le mois dernier avec l’agression qu’a subit le président intérimaire Dioccounda Traoré dans son palais de Koulouba. Il est en effet jusqu’aujourd’hui en France où il subit des soins médicaux. Et sur place au Mali, rien ne semble bouger ! Les indépendantistes du MNLA ainsi que les islamistes d’An sardine et Al-Qaïda au Maghreb Islamique continuent de dicter leurs lois dans la partie du pays, alors que Sanogo et ses « amis » continuent eux-aussi de semer la confusion à Bamako.
Face à cette situation pour le moins inadmissible pour un pays souverain, de nombreux spécialistes craignent de voir le Mali se transformer en un Afghanistan africain. Toutes choses qui ont poussé les dirigeants de l’Afrique de l’ouest à saisir le conseil de sécurité des Nations Unies, afin qu’il ordonne le déploiement d’une force militaire internationale au nord du pays, qui se chargera de reprendre cette partie du territoire Malien aux mains de ces criminels aux ambitions inavouées. Une tâche qui ne pourra se rendre possible que si ces dirigeants ouest-africains se montrent solidaires et unanimes ; car seule une action commune et concertée des pays d’Afrique de l’Ouest permettrait de pacifier très facilement cette partie du Mali ; ceci, au regard de la marge de manœuvre dont disposent ces mouvements rebelles.
Heureusement, certains pays l’ont vite compris, et s’activent au quotidien afin que cette crise soit résolue le plus rapidement possible, pour le bien de la sous-région. C’est le cas de Mamadou Issoufou le président Nigérien, et le Béninois Thomas Yayi Boni, qui se sont rendus la semaine dernière en France, pour attirer l’attention de François Hollande sur cette crise. Vivement que les autres dirigeants ouest-africain fassent la même chose !