Etre connecté à sa centaine d’amis en même temps, c’est bien la clé du succès du fameux réseau social. Et si on était surtout en orbite autour de son propre nombril?
L’objectif c’est d’exister pour un maximum de monde.
On s’y raconte, on s’y montre, Facebook est conçu dans ce but. Internet dans son ensemble a tendance à favoriser, voir accentuer nos tendances narcissique : l’objectif c’est toujours d’obtenir le plus de visites, d’exister pour un maximum de monde. Et nombres de fonctionnalités de Facebook accentuent notre désir d’exister dans le regard de l’autre. Le « mur » par exemple où l’on peut « poster », montrer une photo, une vidéo, écrire…Ce message qu’on lance comme une bouteille à la mer n’est destiné qu’à une chose : susciter des commentaires et les « j’aime ». Ainsi, on peut mesurer son degré de popularité, se féliciter de l’intérêt que les autres nous portent, bref, flatter notre narcissisme. Il n’existe pas de bouton « je n’aime pas ». De toute façon les commentaires, par une sorte de code de conduite implicite, sont rarement négatif. Sur facebook, tout le monde sait que le mot d’ordre est légèreté et auto valorisation. Paradoxe: le cadre, l’ergonomie, les options sont les mêmes pour tous plus ou moins. D’une certaine façon cela broie notre individualité, et notre narcissisme ne peut que se noyer dans cette uniformisation.
C’est la façon de l’utiliser qui révèle si on l’est ou pas!
Rien n’a le pouvoir de rendre qui que ce soit narcissique. On l’est ou on ne l’est pas, puisqu’il s’agit d’une structure de personnalité. Cela dit, avoir un compte Facebook permet de déployer son narcissisme. Donc, si on l’est, on trouve là une façon d’aggraver son cas. Car que veux dire narcissique ? Etre amoureux de sa propre image. Pas de soi, mais de l’image, de l’idée que l’on a de soi. Et un profil, c’est fait pour sélectionner ce qu’on veut montrer et ne pas montrer. D’ailleurs on peut constater que consulter Facebook devient vite une habitude chronophage qui nous rends accros. Elle révèle tout de même le désir qu’on a, plusieurs fois par jour, de prendre des nouvelles de soi-même via son profil. Qui s’est intéressé à moi? A mes commentaires, à mes photos…Facebook ne rends pas narcissique, mais il est un symptôme révélateur de la relation que l’on entretient avec sa propre image.
Facebook se veut un réseau social. Le géant américain a toutefois provoqué l’inverse. On n’y socialise pas, on se disperse, on dilue ses réelles amitiés dans une mer vaine et insipide. On ne prend plus le temps de dialoguer en privé avec UNE personne qu’on aime, on partage les discussions publiquement. J’ai testé Facebook et j’en suis repartie rapidement. Terriblement frustrant de retrouver des amis d’enfance qui n’ont plus le temps de discuter en tête à tête car ce précieux temps, ils le passent sur Facebook à, s’en plus même s’en rendre compte, tester leur degré d’appréciation par les j’aime et les commentaires de moins en moins nombreux. Voir des mères discuter publiquement avec leurs filles sur Facebook plutôt que de s’asseoir dans le salon et le faire de manière non virtuelle m’horripile… Foutu monde que le nôtre où on vend son intimité pour quelques clics… Où on raconte sa vie au téléphone dans la rue ou les transports en commun en prenant à témoin le quidam qui s’en fout pourtant royalement.
Je suis tout à fait d’accord avec vous Betty. J’ai moi aussi crée un compte Facebook (que j’ai toujours d’ailleurs), et me suis vite rendu compte du carnage que cela pouvait faire. Les gens ont tendance à trop dévoiler leur vie sur leur
mur sans se soucier du monde qui les entours, de la même manière qu’ils écriraient un journal intime.
Leurs plaintes et leurs changements de statuts ont été tel que j’ai fini par abandonner ce site qui m’énervait plus qu’il n’entretenait mes relations avec mes amis.
Je suis retourné à mon bon vieu MSN, où j’ai retrouvé les rares amies qui n’avaient pas déserté ce logiciel…
Les nouvelles technologies et la mode n’apportent pas toujours de bonnes choses.