(Capture d’écran sur la vidéo du site France Inter)
Le contexte.
Ce matin, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la Présidentielle, était l’invité de la « matinale » de France Inter. Il était interrogé par le journaliste Patrick Cohen. Il a ainsi déclaré qu’il aime « la voix de Carla ». Il répondu a une question sur le smic à 1700 €, première mesure qu’il prendrait s’il était élu. Il s’est montré exaspéré d’être considéré par certains « comme une sorte de rock star et de gourou »… Il a dit « je suis un passeur ». Il s’est montré exaspéré par « le prétendu utopisme de son programme »
Propos tenus par Jean-Luc Mélenchon.
Sur l’épouse de Nicolas Sarkozy :
…«Ça peut vous paraître complètement ringard, mais j’aime bien sa voix.»…«Ce disque-là (Quelqu’un m’a dit), il m’a marqué»…
…«C’est l’épouse du président, mais c’est Mme Carla Bruni, c’est une dame à part, qui a une vie, qui fait des choses»…
…«On n’est pas obligé de plaquer sur elle tous les schémas qu’on a à propos de son mari. Je ne trouve pas cela correct»…
Sur la déclaration au Monde de Cohn Bendit («La vie, ce n’est pas aussi simple qu’un discours de Jean-Luc Mélenchon») :
…«Je suis content qu’on trouve ça simple»…
…(Cohn Bendit) « «un type spécialisé à tirer dans le dos. Il tire dans le dos d’Eva Joly. Il tire dans le mien… C’est une habitude chez lui. Il a besoin de taper».
…«Il a parfaitement le droit de pas être d’accord avec moi, mais pour quelqu’un de gauche, il pourrait donner un petit coup de main utile en tapant sur l’extrême droite».
Sur le smic à 1700 € qui pourrait provoquer « une hausse massive du chômage » (selon une étude insee communiquée par l’Institut de l’Entreprise) :
…«Quelle sorte d’homme serais-je si je savais qu’il y a un risque et que je décide de le prendre ? Bien sûr que non que je ne le pense pas. Attendez que j’y sois, vous aurez l’occasion de le voir! »…
…«Vous vous plantez, M. Cohen. Vous vous mettez le doigt dans l’oeil jusqu’au coude !» …«Vous êtes en train de citer, sans avoir le courage de le faire, l’étude de l’Insee que vous a donné l’Institut de l’entreprise»…
Remarque de Cohen : «L’Insee est indépendante de l’Institut de l’Entreprise… »
Riposte de Mélenchon : «Très bien, mais de quand elle date ?»…
…«Il ne faut pas s’aventurer devant moi sans avoir pris ses précautions. Celle citée par l’Institut de l’entreprise date de 2000, c’est la seule qu’on ait».
Sur le rôle que Jean-Luc Mélenchon veut jouer dans cette élection :
…"Je suis un passeur (…). Passer un fil, un flambeau, qui a failli être éteint et qui ne l’est pas… Pour l’intellectuel que je suis, voir se réaliser physiquement un pronostic politique est un moment d’intense bonheur mental."
Sur « le prétendu utopisme de son programme » :
…« L’utopie, c’est le réalisme de notre temps. Car ce qui n’est pas réaliste, c’est de croire qu’ils vont se tirer d’affaire avec les vieilles recettes… Tous ceux qui arrivent les mains dans les poches, avec leur petit tire-bouchon et leur petit Opinel pour continuer la politique à la papa, comme autrefois, seront rétamés, écrabouillés, parce qu’ils n’ont pas de stratégie »…
Analyse.
Actuellement, Jean-Luc Mélenchon est crédité d’environ 14% des intentions de vote dans les derniers sondages, il est donc en mesure de se classer troisième au premier tour derrière Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Son opinion sur Carla Bruni Sarkozy, va en surprendre plus d’un (ceux qui le croient intolérant et sectaire et qui n’hésitent pas à dire "qu’il lui arrive de distiller de la haine"). Certains vont feindre de croire qu’il la défend, ainsi que son mari !
A la tentative de Cohen, d’opposer un risque d’augmentation du chômage à un smic à 1700 €, Mélenchon a su mettre en avant les doutes sur les mandataires de l’étude avancée par le journaliste.
Contre l’argument « d’Utopisme » accolé à son programme, Jean-Luc Mélenchon oppose son volontarisme politique et une stratégie destinée à transformer l’économie de la France.
Sur son rôle dans cette élection, Jean-Luc Mélenchon est lucide. Il sait qu’il ne peut pas se retrouver premier ou second au premier tour (donc être élu Président), alors il se positionne comme passeur, c’est à dire qu’il reprend des idées de gauche que ne porte pas, pour l’essentiel, François Hollande et qui n’auraient pas été prises en comptes s’il ne les avait pas portées haut et fort lui-même. Il espère ainsi peser sur son adversaire Hollande, à partir du deuxième tour de l’élection et ensuite.
Le seul point sur lequel Jean-Luc Mélenchon a surpris sur France Inter est bien « son amabilité » pour l’épouse du Président sortant. Pour le reste, il a fait preuve de pugnacité comme à son habitude et de volontarisme politique pour ses idées et son programme !
(Sources : France Inter, Le Parisien)