Rien ne doit être négligé pour convaincre de voter PS !

C’est le leitmotiv de ceux qui s’engagent à faire gagner le PS. Des jeunes 20, 25 ans qui, dans leur région, dans leur ville, il vaut mieux être du coin, s’aventurent dans un porte à porte délicat, osé, difficile pour vendre leur opinion politique. Quand on connait l’état dans lequel Sarkozy a mis la France et le rejet des politiques qui en résulte, il faut avoir du tact et de la souplesse pour ne pas trop heurter les gens que l’on dérange et qui tempêtent sur tout ce qui touche à la politique. On imagine bien la scène d’un contact avec une personne au bord du gouffre qui n’arrive plus à payer ses factures d’électricité, donc menacé de coupures, lui parler d’élection c’est se foutre de lui. De même s’ils tombent sur le sympathisant obtus du FN, oui ça existe, qui accuse de tous nos maux ceux qui portent un nom d’origine Maghrébine c’est se faire jeter. Bonjour les dégâts, la porte claque au nez de ces francs tireurs socialistes. C’est donc du courage et en même temps du suicide, mais c’est pour la bonne cause, à eux de le faire admettre. De la politesse il en faut, de la simplicité aussi, savoir parler avec humilité sans imposer tout en voulant persuader. La quadrature du cercle en quelque sorte. Les partisans d’Obama l’ont fait et le résultat à été positif. Alors pourquoi pas en France, c’est ce qu’espère ces socialistes qui donnent un peu de leur temps pour la cause qu’ils jugent bonne. Le démarchage au marché c’est vieux jeu, et puis tous, le font, tandis que le porte à porte c’est plus intime, plus direct, il peut permettre un dialogue, l’inverse d’une porte qui claque sur le nez. C’est aussi plus moderne comme leur primaire pour la désignation de leur champion, décidément, ils sont d’avant garde ces socialistes. Ils voient ce porte à porte comme un acte de démocratie qui leur paraît apporter un plus par rapport aux autres.

Il y a les indécis, ceux qui n’ont pas encore décidé pour qui voter, et bien sûr les abstentionnistes. En général ce sont eux qui font la différence étant à la marge. Ils sont prenant de toutes les idées et pour eux un sourire, une bonne présentation, peut permettre de faire basculer leur indécision. D’après Le Monde.fr qui consacre un article sur ces vecteurs socialistes, ils auraient mis sur pieds un vocabulaire qui répondrait à de nombreuses situations. En effet, il vaut mieux être préparé quand vous tombez sur un grincheux qui vocifère à longueur d’années. Ils seraient par petits groupes de trois, avec le petit livre socialiste qu’ils donnent, c’est déjà ça. Ils ne vont pas n’importe où, les lieux seraient biens choisis. Là ou une majorité PS est acquise depuis des années ce ne serait pas rentable, il faut affronter le difficile. Tracts en mains, ils se présentent, «bonjour nous venons dans le cadre de la campagne présidentielle. Nous faisons partie de l’équipe de François Hollande. Vous allez voter ? Vous avez fait votre choix ?» Si la porte claque c’est râpé, et ils repartent vers une autre porte. Ils ont tout un argumentaire pour les indécis qui déclarent que cela ne les intéresse pas. Dans ces conditions, pas de programme, pas de gaspillage.

On doit rencontrer de tout, c’est pour cela que cette démarche est instructive. Elle permet, même si elle peut paraître illusoire, de dresser une carte des zones politiques ce qui de toutes façons sera positif ne serait-ce que pour d’autres élections. Le métier s’apprend, ils arrivent à reconnaître ceux qui peuvent basculer, ils voient à leur tête s’ils ont une chance. Il y a aussi ceux, qui polis, déclarent que la politique ne les intéresse pas, les politiques tous les mêmes ! «En 2007, il y avait plus de possibilités qu’aujourd’hui. Ou plus exactement, en cinq ans, Sarkozy a brisé l’idée que c’était possible. Cette année, ça n’accroche pas au niveau des idées».

Parfois au fil des rencontres, une femme qui déclare que les candidats ne lui plaisent pas trop. Elle avait voté Martine Aubry à la primaire, «François Hollande défend des positions pas très éloignées tentent-ils de dire». Les évènements de Toulouse ont marqué les opinions. «Je ne voterai pas pour elle, mais Marine Le Pen, elle avait quand même parlé des armes qui rentraient en France pour tuer tous ces gamins». «La sécurité, c’est un vrai sujet, mais Marine Le Pen ne répond pas aux problèmes» réplique un porte paroles. «Et puis surtout, il y a le prix de l’essence, il était à 1,55 euro tout à l’heure chez Total», ajoute la femme». «Vous savez que François Hollande propose de bloquer les prix pendant trois mois ?» rétorque un visiteur.

Que la politique est difficile, quand la culture manque. C’est sur un ou deux thèmes chocs qu’elle désigne un président de la république, oubliant tout le reste. L’exemple de l’Espagne est révélateur, les Espagnols ont virés un bon premier ministre pour un de droite qui n’a pas fait une seule embauche, mais qui sait démanteler tout ce qui existait, ce qui ne fera pas de croissance et ne donnera pas de commandes pour son industrie. Ces gens là ne savent rien faire d’autre que de la misère. Cela montre aussi que les programmes n’intéressent que ceux qui veulent participer à la vie politique du pays, ils ne représentent en fait que peu de monde. Il suffit de rabâcher un thème comme celui des immigrés cause de tous nos soucis pour obtenir une forte adhésion. On sait bien que la Hongrie est d’extrême droite. La culture politique Française est encore loin d’être mature.