« Je ne reconnais plus personne en Harley Davidson », ainsi Gainsbourg faisait chanter Bardot. La partition de Rachida Dati, bottines de luxe rouges au meeting de Sarkozy, c’est de ne plus fréquenter de près quiconque. Après avoir réfuté Voici au sujet de Vincent Lindon, la voici qui dément Atlantico à propos de Ziad Takieddine, l’intermédiaire qui « les tient tous ». Rachida, elle, on ne la tient plus…
Oui, elle a bien dîné avec Vincent Lindon, dont elle apprécie l’élégance (et peut-être les potins sur la famille princière monégasque), mais contrairement à ce qu’avait affirmé Voici, elle n’éprouve pas pour lui le moindre béguin.
À la suite de la publication d’un billet dans Atlantico, la voici qui dément « formellement avoir rencontré et même connaître Monsieur Ziad Takieddine ». Pour Gaubert, Hortefeux, et quelques autres proches de l’intermédiaire en ventes d’armes et services divers, notamment en Libye, celle de Kadhafi, ce sera sans doute plus mitigé, mais la question ne lui sera pas posée.
Celle qui a déjà intégré le barreau, devançant le décret de Fillon permettant à la plupart des futurs ex-députés et même députés et sénateurs UMP d’enfiler la robe des avocats, ne se contente pas de clients ordinaires.
Elle a aussi créé un cabinet de conseil, Le Bourdonnais consultants, dès l’été 2009, sous la forme d’une « société par actions simplifiée à associé unique », afin de se livrer au « conseil en stratégie, la réalisation d’études, la participation et l’organisation de colloques et de conférences. ». Elle trouve donc de quoi payer des locaux sur la très huppée avenue d’Eylau, près de l’Étoile. Pourquoi ne pas pratiquer aussi le coaching vestimentaire, d’où la fréquentation de Vincent Lindon ?
Ce serait, selon Atlantico, sous sa bourdonnaise casquette que madame la maire et postulante à la députation à Paris aurait proposé à Ziad Takieddine de le rencontrer une seconde fois. Histoire d’envisager avec lui ce qu’elle pourrait proposer à des clients saoudiens ou émiratis.
Alors que Ségolène Royal a déclaré que l’une des motivations de Sarkozy était de conserver son immunité présidentielle afin de ne pas avoir à répondre de ses fréquentations (Takieddine, Kadhafi, et quelques consorts), Rachida Dati a préféré faire savoir qu’elle ne connaissait même pas le sulfureux Ziad Takieddine.
Après s’être assimilée, dans l’Huffington Post, aux « femmes du peuple » et aux « Marianne version 2012 » de l’usine ex-Lejaby, elle attend « du concret » pragmatique de la part de Nicolas Sarkozy qui en a pourtant tant et tant fait, selon elle, pour les femmes. Avec « Nicolas l’Européen », elle veut des sanctions contre les États trop laxistes sur l’immigration dans le cadre des accords de Schengen. Lesquels ? On ne sait. Oui à l’immigration… Oui à l’accueil généreux d’un Takieddine, mais halte à l’Europe « passoire ». Franchement, ne pas faire un pas vers un Takieddine si bien intégré dans la société française et sa classe politique de droite, on ne comprend pas.
On ne comprend pas trop pourquoi d’ailleurs, se rendant fin janvier 2012 au parlement italien, elle n’avait pas dénoncé ces fameux États passoires. Son site ne parle que d’« amélioration du droit des immigrés » et de « promotion d’une réelle culture de l’intégration. ».
Ne serait-ce que « sous couvert d’humanisme », pourquoi ne déclare-t-elle donc pas qu’elle serait ravie de rencontrer Ziad Takieddine ? Ne serait-ce que discrètement, devant, par exemple, le Mur de la Paix installé sur le Champ-de-Mars, qu’elle voulait délocaliser en raison de son impact fâcheux sur la perspective entre le Trocadéro et l’École militaire. Et pourquoi donc ne pas le convier au meeting parisien du 11 avril à la Mutualité qui verra Fillon et Sarkozy réunis ? Ou au QG de campagne de Fillon dans la deuxième circonscription (il est rue de Savoie, dans le VIe, et non dans l’arrondissement de Rachida Dati, qui dit toujours briguer la même circonscription) ?
Rachida Dati n’a pas toujours été heureuse dans ses fréquentations. Pour preuve, la dernière en date d’entre celles qui avaient défrayé et entretiennent la chronique : Jean Testanière, dit Le Mage, celui du cercle de jeu Wagram. Il vient d’être placé en détention provisoire, rapporte Corse Matin. Il est vrai que Testanière n’était pas proche que de Dati car ami de vedettes de la chanson et de l’écran, ou d’autres bords politiques, comme François Hollande auquel il claquait publiquement la bise fin janvier, dans le Var.
En tout cas, elle a quand même gagné, sans Takieddine, une certaine visibilité à Abu Dhabi dont l’anglophone The National titre « Zidane, Dati and la Beurgeoisie are the exceptions that prove the rule ». Selon sa correspondante, Clin Randall, et un chercheur universitaire britannique, les jeunes Maghrébins de France, pour la plupart Français, diplômés et talentueux, fuient la France pour le Royaume-Uni, la Belgique et le Canada.
Ils se sentiraient trop marginalisés, dévalorisés en France.
Et voici Takieddine traité, comme pour le titre de son livre, L’Ami encombrant, tel une vague connaissance dont on aurait pu avoir eu ouï dire. Il vient même d’être déprogrammé par Laurent Ruquier pour son émission de France 2, « On n’est pas couché », et par France 5 pour son magazine « C à vous ». Ne serait-ce point une occasion, pour Rachida Dati, de protester ?
Après tout, elle peut fort bien ne pas le connaître mais s’interroger à haute-voix : voir plus souvent Takieddine sur les écrans ne favoriserait-il pas l’intégration des immigrés de talent en France ?
Allez, Rachida Dati, encore un effort pour être encore plus crédible !
[b]il n’y a pas plus mégalo-traitrese que cette représentante de la diversité, qu’il nous a déjà mise en avant, pendant les 2 premières années de son quinquennat.
grosse erreur de la rependre dans sa campagne de 2012, à moins qu’elle n’ait des « carnets secrets » et qu’elle fasse cette fois du chantage.
Possible aussi.
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