La BCE n’accepte plus les titres grecs en garantie
La Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé ce mardi qu’elle ‘naccepterait plus les obligations grecques que les banques utilisent comme garantie pour obtenir des financements auprès de l’institution de Francfort. Elle a également appelé les banques à déposer des recours auprès des banques centrales nationales pour obtenir des liquidités d’urgence, tout cela en attendant que le mécanisme de soutien à Athènes soit mis en place. Il avait été en effet prévu, avec les responsables de la zone euro,que le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) accorde 35 milliards d’euros de soutien à Athènes, des sommes qui pourraient ensuite être utilisées comme collatéraux auprès de la BCE, afin qu’elle accepte de nouveau des titres grecs lors de ses prochaines opérations de refinancement. La prochaine aura lieu le 29 février et la BCE prévoit de prêter 500 milliards d’euros, soit autant que lors de la première de décembre dernier, qui avait notamment permis aux banques d’atteindre leurs objectifs de financement et de revenir sur le marché de la dette. La BCE estime aujourd’hui à 40 milliards le montant des titres grecs utilisés pour obtenir des financements. La majorité est détenue par des banques grecques mais aussi par des banques françaises. Mais selon la Banque de France, ces dernières ne seront pas affectées par cette décision.
Standard & Poor’s abaisse la note de la Grèce
Le dossier continue d’enflammer l’actualité économique. Parallèlement à la décision de la BCE, l’agence de notation Standard & Poor’s a décidé d’abaiser la note de la Grèce, de C à SD, soit en défaut de paiement sélectif. Elle prend ainsi les devants en cas d’un échange de dette qui se passerait mal. Les investisseurs privés devraient participer en masse à cette décote de 53,5% de la valeur nominale de leurs anciens titres, puisqu’il s’agit d’un accord préétabli. Cette opération doit permettre à terme d’effacer 107 milliards de dette et de ramener, à l’horizon 2020, le PIB de la Grèce de 160% à 120% du PIB. Si tout se passe bien, la note sera ramenée à CCC (qualité médiocre, risque de remboursement élevé), vers la mi-mars.En revanche, si tout ne se passe pas comme prévu, la Grèce sera en défaut de paiement le 20 mars, date à laquelle 14,5 milliards de dette arrivent à échéance, car le versement de tous les plans d’aide de l’UE et du FMI est conditionné à cet échange de dette.
Nouvelles des pays périphériques
La perspective de la deuxième opération de financement de la Banque Centrale Européenne a boosté l’adjudication italienne de ce mardi. L’Italie a levé 6,25 milliards de dette avec des rendements en forte baisse. 3,75 milliards d’obligations ont été émis à échéance septembre 2022 à un taux de 5,5%, un plus bas depuis août 2011. 2,5 milliards ont été émis à échance 5 ans, avec un rendement de 4,19%, un plus bas depuis mai 2011, contre 5,39% en janvier dernier. Depuis le début de l’année, l’Italie a levé 46 milliards, soit plus de la moitié des obligations arrivant à échéance entre février et avril.
Des sanctions contre l’Espagne seront-elles appliquées ? On parlait, il y a quelques jours, d’une amende équivalente à 0,1% du PIB. La commission européenne demande à Madrid des explications concernant un déficit annoncé, plus haut que les prévisions. La Commission prévoyait 6,5% du PIB, Madrid a annoncé 8,51%. L’institution veut savoir où se situe le problème avant d’envisager quoi que ce soit.
La troïka (BCE, UE, FMI) est optimiste sur le sort du Portugal, même si certains économistes pensent qu’un nouveau plan d’aide et une restructuration de dette seront nécessaires, à l’image de la Grèce. L’objectif de 4,5% de déficit public pourrait bien être atteint si les perspectives baissières de la croissance ne se concrétisent pas. La troïka appelle Lisbonne à poursuivre ses réformes. Le déficit du Portugal s’élève à 5,9% du PIB en 2011, un chiffre qui avait été atteint grâce à un transfert exceptionnel de fonds des banques vers les comptes publics.