Guillaume Soro est devenu depuis 2002 l’une des personnalités les plus influentes de la côte d’ivoire. Lui, qui jusqu’à tout récemment était à la tête des Forces Nouvelles (la milice  qui avait orchestré en septembre 2002 un putsch manqué contre Laurent Gbagbo).

Seulement, il risquerait de terminer le reste de ses jours derrière les barreaux. En effet, cette semaine, à la surprise de tous, la cour pénale internationale (CPI) a dit vouloir étendre dans les tous prochains mois les enquêtes sur les crimes contre l’humanité perpétrés en cote d’ivoire  jusqu’au coup d’Etat manqué de 2002. Et connaissant que les troupes qui ont tenté de renverser le régime de Laurent Gbagbo étaient commandées par un certain Guillaume Soro qui est l’actuel premier ministre de la Côte d’Ivoire. Dès lors,  il ne fait plus aucun doute qu’il serait le principal suspect dans cette affaire,  surtout quand sait ce qu’a causé cette milice au nord du pays comme crimes et trafics de toutes sortes. De même, au lendemain de l’éclatement du conflit post-électoral de 2010 en Côte d’Ivoire, le dernier recours de monsieur Ouattara a été les forces nouvelles qui jusque là étaient sous la direction de Guillaume Soro. C’est ainsi ces forces ont causé atrocement la mort à de nombreux partisans du président déchu, notamment dans la partie ouest du pays.

Revirement de situation !

Au lendemain de l’arrestation de Laurent Gbagbo, Louis Ocampo, le procureur auprès de la CPI avait déjà déclaré que la CPI ne se limitera pas au Camp de Gbagbo. Mais, de nombreux observateurs émettaient de sérieux doutes sur la sincérité de ces allégations de monsieur Ocampo. L’annonce la semaine dernière par la CPI d’étendre les enquêtes aux événements de 2002 sonne donc une décision à la fois courageuse et délicate.

Courageuse parce que Monsieur Ouattara qui a accepté cette enquête de la CPI sait bien que plusieurs de ses compagnons se retrouveraient dans les problèmes. Et, délicate parce que l’actuel premier ministre Guillaume Soro serait sans aucun doute le premier sur le banc des accusés.

Ecartement d’un challenger sérieux ?

L’attitude de monsieur Soro depuis plusieurs années ne trompent que les naïfs. Car, il ne suffit pas d’être un politologue avéré pour constaté que l’actuel premier ministre « de circonstance » de la côte d’ivoire ne souhaiterait pas faire mieux que cela. Et, de par l’estime et la popularité dont jouit ce dernier auprès de ses compatriotes et même de certains dirigeants d’Afrique de l’Ouest, sa seule volonté de se porter candidat à la fonction suprême en côte d’Ivoire suffira à elle seule pour le porter à la tête du pays. Et devant ce genre de situation, en bon stratège, il n’est pas exclu que monsieur Ouattara ait décidé de le confier à la CPI, pour se débarrasser d’un  « sauveur » encombrant et très ambitieux.

Déjà, la descente aux enfers risquerait fort bien de commencer pour monsieur Soro dans quelques jours, après la formation du nouveau gouvernement ivoirien, qui devrait intervenir dans quelques jours. Car, d’après les accords électoraux signé entre le RDR et le PDCI, le premier ministre devrait venir du camp de l’ancien président Henri Konan Bédié. Seulement, les troubles post-électoraux avaient poussés monsieur Ouattara à prendre opportunément monsieur Soro comme premier ministre. Au jour d’aujourd’hui, le calme est presque revenu. Et après une  deuxième place au parlement, il ne fait aucun doute que monsieur Soro serait remplacé dans les tous prochains jours à la primature par un Homme qui viendra des rangs du PDCI. Certaines sources annoncent déjà Guillaume Soro à la tête du parlement. Mais les auteurs de cette analyse oublient de penser que monsieur Outattara ne pourrait pas prendre le risque de confier un poste aussi délicat comme celui du perchoir du parlement à un jeune compagnon qui a toujours cru en  un destin présidentiel.