C’est évident qu’il y a un problème. Bien que non encore candidat déclaré, Nicolas Sarkozy se déplace presque tous les jours en Province et fait campagne bien qu’il s’en défende. Par là même, il utilise les deniers publics puisqu’il est président. Ce que ne peut évidemment pas faire son adversaire principal. 

Mais, comment pourrait-il en être autrement ? Et la situation changera-t-elle quand il aura déclaré son intention « d’y aller » ? Il sera toujours président en exercice et se déplacera tantôt comme président, tantôt comme candidat. Pour y tenir le même discours dans les deux cas. Qui sera assez malin et suffisamment de bonne foi pour démêler les déplacements du président de ceux du candidat, sinon lui-même qui précisera : « Aujourd’hui, c’est le président qui fait un discours. » Kafka n’aurait pas renié cette situation complètement absurde.

Il est évident qu’il est trop tard pour changer les choses mais il serait bon de se pencher sur la question à la prochaine élection présidentielle. Pourquoi ne pas installer un président provisoire trois mois avant les élections. Le président du Sénat pourrait tenir se rôle puisqu’il appelé à le faire en cas de décès du président. Le CSA passe son temps à démêler les temps de parole des différents candidats, ce qui n’est vraiment pas simple et très subjectif. Mais pour les frais de campagne du Président, il y a un vide juridique. Par qui sont payés les frais de déplacements d’Henri Guaino qui passe également son temps à faire campagne pour son président. Il y a un déséquilibre, c’est sûr et il faut beaucoup de mauvaise foi pour dire le contraire. Mais la mauvaise foi, chez monsieur Guaino, c’est quasiment une marque de fabrique.

La Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques a été plusieurs fois alertée de ce problème qui bizarrement ne s’était jamais posé avant. Est-ce que cela voudrait dire que le président actuel est moins honnête que ses prédécesseurs ?