Suite de notre saga consacrée à l’histoire de l’équipe de France en Coupe Davis. Après avoir évoqué la grande victoire de 1991 face aux Etats-Unis à Lyon, passons à celle de 5 ans après face aux Suédois.

Un saladier d’argent à aller chercher à l’extérieur cette fois. Récit d’une incroyable rencontre au dénouement Hitchcockien.

Pour se qualifier pour la finale, les Français avaient successivement sorti le Danemark (5-0), l’Allemagne (5-0) et l’Italie en demi-finale (3-2). Les Suédois, de leur côté, avaient sorti la Belgique (4-1), l’Inde (5-0) et la République Tchèque (4-1).

La finale aura lieu le week-end des 29-30 novembre et 1er décembre 1996 à Malmö. Au programme ? Quelques un des meilleurs joueurs du moment, en particulier sur la surface rapide choisie par les Suédois : Edberg, le roi du service volée et Thomas Enqvist, gros cogneur de fond de court au coup droit ravageur. En double, ce sera la redoutable paire Björkman-Kulti.

Les Français, quant à eux, aligneront Pioline et Boetsch en simple et l’équipe Forget-Raoux en double.

Le premier match entre Stefan Edberg et Cédric Pioline est très attendu. Il tournera rapidement en faveur du second nommé face à un Edberg blessé et diminué physiquement. Le score final est sans appel (6-3, 6-4, 6-3).

Arnaud Boetsch ne pèsera pas bien lourd non plus face à Thomas Enqvist qui l’expédiera également en trois petits sets (6-4, 6-3, 7-6). Les deux équipes terminent la première journée à égalité.

Le double, comme à l’accoutumée en Coupe Davis, sera décisif. Le double, il est devenu depuis peu pour chaque équipe de France une sorte de force tranquille, son point fort prédominant. Encore une fois, le double Français se montrera à la hauteur. Il faudra quatre sets à Forget et Raoux pour venir à bout du double Suédois et offrir ce point du samedi si important à toute l’équipe (6-3, 1-6, 6-3, 6-3). Les Français virent en tête le samedi soir. Toujours un bon moyen d’attaquer le dimanche plus sereinement en pensant qu’unE seule victoire suffira pour la victoire finale.

Le lendemain, le premier match oppose Enqvist à Pioline. Le match sera acharné. La bataille sera rude. En cinq sets (3-6, 6-7, 6-4, 6-4, 9-7), le bûcheron Suédois permet à son équipe de revenir à égalité avant la cinquième rencontre. Enqvist remporte la partie après avoir été mené 2 sets à rien. Une partie à l’émotion dramatique exceptionnelle. On ne le sait pas encore mais on n’a encore rien vu.

Le dernier match opposera Boetsch à Kulti qui remplace Edberg, blessé, au pied levé. Tout se jouera là aussi lors de la cinquième manche. Le Français remporte la première et la quatrième au jeu décisif. Lors de la cinquième, il concède trois balles de match. Il est tard en ce dimanche soir. La France s’apprête à aller se coucher, triste d’être passée si près du but. Mais de ces trois balles de match, aucune ne sera convertie. La seule que se procurera Arnaud Boetsch, elle, le sera. La balle de Kulti sort de quelques centimètres. La France ramène le saladier d’argent de Malmö. Après une lutte d’une intensité incroyable comme seule la Coupe Davis peut nous en offrir.