Nadia a 40 ans. Elle est Professeure certifiée de Sciences physiques au lycée Ozanam à Mâcon.
Le jeudi 26 janvier 2012, elle se rend en train de Mâcon à Dijon où elle va passer le concours de l’Agrégation interne, dans un centre d’examen pendant deux jours. Ce jour là elle arrive à la gare vers 8 heures 19. Normalement, il lui reste une petite heure pour arriver jusqu’à l’établissement où elle doit passer les épreuves. Elle ne souhaitait pas arriver la veille car ses frais n’étaient pas remboursés. Elle avait bien consulté le site du réseau urbain Dijonnais, « mais aucun contretemps n’était programmé. », précise le Journal de Saône-et-Loire.
Lorsqu’elle va prendre le bus, elle constate qu’il est arrêté, bloqué, parce qu’il serait en panne… Mais les suivants sont aussi arrêtés pour permettre une meilleure circulation en ville. Alors Nadia téléphone eu centre d’examen pour dire ce qui lui arrive et signaler son retard, puis elle revient à la gare pour tenter de prendre un taxi. Mais les taxis arrivent au compte goutte et une vingtaine de personnes attend son tour dans la file ! Mais personne ne veut lui céder sa place alors qu’elle explique qu’elle risque son élimination à un concours si elle arrive en retard. Elle voit alors trois voitures qui viennent chercher en grande pompe des responsables du gouvernement qui sortent de la gare !
A 9 heures 30, Nadia parvient enfin à prendre un taxi. Mais lorsqu’elle arrive, à 9 heures 38 au collège, on lui refuse l’entrée, les épreuves du concours ayant commencé à 9 heures 12, selon l’ordre du rectorat.
Son problème, c’est à cause de la visite officielle du Président de la République qui a entraînée le blocage de la circulation dans le centre de Dijon.
Nadia vient d’écrire à Nicolas Sarkozy. Elle lui exprime son indignation : « j’ai donc été éliminée d’un concours de la République par son garant lui-même sans même avoir le plaisir de concourir. Quel scandale! Ce concours était sur deux jours et désireuse de bien faire, j’ai tout de même passé l’épreuve du lendemain, malgré mon élimination certaine ». Elle ajoute : « J’adresse ce courrier à vous bien entendu, Monsieur le Président, à mon autorité le Ministre de l’Education nationale, au recteur et à la mairie de Dijon. J’attends un dédommagement moral et même financier car l’obtention éventuelle de l’Agrégation revalorise de manière non négligeable le salaire que je perçois chaque mois. De plus, j’ai payé transport et hébergement de ma poche.» , toujours selon Le Journal de Saône-et-Loire.
Mais suite à « ces accusations », la Préfecture de Côte d’Or a tenu à réagir.
Dans un communiqué elle déclare : « Il semble que les difficultés rencontrées par Mme Lavoignat ne peuvent pas être imputées à la venue du président de la République à Dijon mais qu’elles pourraient plutôt être en relation avec les travaux dans le quartier de la gare ».
Il se trouvera sans doute des gens pour trouver « qu’on met tout sur le dos de Sarko » et que cette dame n’avait qu’à s’organiser autrement pour assurer sa présence à l’examen. Sans doute, il est arrivé à plus d’un de rater un rendez-vous , mais généralement on s’en prend à soi, on ne reporte pas la faute sur les autres. Ici, c’est un peu étonnant de mettre çà sur le compte de la visite officielle de Nicolas Sarkozy à Dijon !
Source : Le Journal de la Saône-et-Loire.