DU SNOBISME A LA MATRICE

Le snob a quelque chose du désespoir : désespoir du bob perdu, des colonies de vacances, des frites et des merguez. Mais, chut! il ne faut pas lui dire!!!

 

Le snob n’a jamais un temps de décalage : il se calque sur le champs à cette mode furtive qui le rend puant de prétention. Il sent mauvais par son manque de personnalité, toujours frais et frétillant, parlant fort avec de la vigueur mêlée à une certaine nonchalance dans le ton de sa voix.

Le snob n’a pas de regret, pas de souvenir, pas de scrupule. C’est un serpent sans état d’âme, excepté pour lui-même. Toujours en concurrence.

C’est un "m’as-tu vu" qui, malgré la préciosité de son langage, reste simpliste et pédant à la fois.

Hé oui, le snobisme et la pédanterie, c’est pareil. Ils débouchent sur le Ridicule.

"Et moi je…, et moi je…"

Le snob est en général sectaire. Il rejoint ses congénères pour former un troupeau de snobs et s’étale dans les luxueux endroits à la mode, là où l’argent prédomine. Toujours guindé, un sourire narquois, il ne sait pas rire aux éclats. Et même, ça ne se fait pas dans ce monde là!

Il y a un moule à snobs. Un moule prétentieux et glacial d’où en sortent des fruits stériles et secs. On se passerait bien de lui et l’atmosphère n’en serait que plus détendue et sereine. Et cette rivalité obséquieuse… et ses sourires faux-cul… et cette inexpression qui se lit sur son visage… et ses manières si raffinées dans le grotesque… et cette façon de se vanter…

La preuve suprême de la bêtise humaine.

Le snob parade, rivalise, se veut attractif et séduisant.

Il est déjanté, trompe sa femme, ce qui le laisse croire qu’il est irrésistible. Et son ego démesuré enfle, enfle, enfle, tel un crapaud buffle. Mais la seule différence avec ce dernier, c’est que le snob a bien des pustules, mais elles sont invisibles.

Il a des airs de suffisance; il étude ses poses et ses gestes, toujours avec ce petit rictus dédaigneux qui accentue les commissures de sa bouche, ce qui le place au-dessus du monde. Le snob est con, c’est un fait et pour toute personne normale, il frise trop souvent le ridicule, voire : IL EST RIDICULE! Le snob est un con qui s’ignore. Il est sans complaisance pour les autres et en adoration devant son nombril. Toujours satisfait, il ne se remet jamais en question. Impossible pour lui : il lui aurait fallu déjà qu’il se mette en question.

Il rampe, admiratif, devant plus fort que lui pour ensuite le dénigrer. Dans les lieux publics, il aime à être regardé, tel un joyau (terni), sûr de l’impact qu’il aura sur les autres. Pour être adulé, il faut une sacrée dose de perversion… et un esprit vide de bon sens. Dans le regard des autres, il ne voit que son propre reflet.

Le snob porte une attention excessive à son corps : massages, huiles parfumées, chirurgie esthétique oblige, poils pubiens rasés de près, sorti tout frais de chez le coiffeur. Il a une image de marque à tenir et entretenir, ce monsieur. Il roule, la plupart du temps, dans une BMW coupée, ou un cabriolet d’une marque alléchante, ou en scooter, ou en mini, dans lesquels ou sur lequel il se tient droit comme un piquet, comme s’il avait un cintre collé entre sa chemise et sa peau. Pour exhiber sa supériorité, monsieur doit toujours se vêtir des plus beaux atouts coûteux et, de préférence, avec la marque aux vues et sus de tous.

Le snob est un tantinet maniacodépressif et pique quelques mots savants dans les livres de psychologie ou autre, histoire de les ressortir dans les soirées mondaines pour avoir l’air…

Heureusement que le ridicule ne tue pas. La terre s’en trouverait dépeuplée et peut-être, je dis bien "peut-être" que nous nous ennuyerions un peu. Quoique… j’ai des doutes. Entre le snob et le con, je ne choisis ni l’un, ni l’autre. je préfère rire avec les malicieux, ceux qui ont la plaisanterie intelligente. Pas avec les cons. Pas avec les pédants.

Que feraient-ils, tous ces déchets, en cas de guerre, de famine ou d’épidémie ? Seraient-ils les premiers touchés ? Voleraient-ils les premiers au secours des plus démunis ? Rêvez, rêvez braves gens! Ils seront les premiers à vous tirer dessus, sans parler de dénonciations et du sempiternel "moi d’abord et le diable pour les autres". L’égoïsme est un virus qui contamine tant d’entre nous! Il n’est plus question d’abnégation pour sauver la planète. Plus l’humain participe massivement à sa destruction, plus il s’enferme dans une logique surréaliste qu’est l’individualisme. J’ai toujours refusé une quelconque appartenance à un groupuscule quel qu’il en soit. Il commence avec le chiffre 2. Mon chiffre fétiche est le 7. Pourtant, le 2, en dehors de toute question d’affrontement, est rond, doux, rêveur. C’est l’espoir, le commencement, la création de la vie, la porte ouverte sur l’immensité. C’est une alchimie, un arbre de vie, une combinaison puissante de sentiments, 2 entités opposées et attractives à la fois. C’est un mélange du conscient et de l’inconscient. Rien n’est plus beau que le 2, sauf le 0, ma terre. L’Humain l’a apparenté au zéro, à rien. C’est faux. Zéro, c’est tout. C’est l’univers, la lune, la matrice…