Petite anecdote : par trois fois, un « centre des finances publiques », en l’espace de quelques jours, me demande mon numéro de téléphone. Par courriers (format A5, timbre postal à 0,53 euro). Lequel numéro figure dans l’annuaire, et le fisc, puisqu’il connaît mon adresse (d’où les trois plis consécutifs) aurait pu très aisément le trouver. Faut-il croire qu’il faut adresser trois demandes successives au contrôleur du Trésor, par écrit, pour consulter l’annuaire ?

Bon, d’accord, c’est, je crois, un jeudi ou un vendredi que j’ai réceptionné un premier courrier de la recette des impôts d’un centre du Maine-&-Loire me demandant, sans doute en vue d’établir une taxe d’habitation, mon numéro de téléphone.
Comme je suis fauché, j’ai retourné le courrier le dimanche, depuis ma poste d’une préfecture pas trop lointaine d’Angers, avec un timbre « vert », à petite vitesse.

Cela fait des années que ce bien, sis deux ex-parcelles de terrain à jardin, et représentant la surface de deux cabanes de jardin, n’est pratiquement plus plus jamais occupé. Un semi-SDF l’a occupé voici des années, et un raccordement à l’électricité avait été établi (depuis, le compteur a explosé, jamais remplacé). Et cela fait au moins deux fois (antérieures) que j’en décris la situation. Mais bon… Qui puis-je si cette historiette me remémore le pardessus du fonctionnaire de Tchekov, ou du Balzac ? J’imagine que mon courrier en retour est parvenu, et qu’effectivement, me téléphoner est superflu… Dans chaque pli, le même formulaire, avec, surligné, « de m’indiquer votre numéro de téléphone ».

Près d’un euro et quatre-vingts dix centimes, quand même. La première enveloppe était partie à la poubelle, les deux autres étaient dans ma boîte à lettres lundi dernier. Les trois signées par le même « agent principal des Finances publiques » (mais avec des capitales partout, plus impressionnant sans doute). Tout cela pour une mini-bicoque pour laquelle l’eau est coupée (mais je règle l’abonnement, sans consommation) depuis belle lurette.

Il y a – peut-être – une confuse explication (que je me garderai bien de réclamer par voie d’huissier). Cela n’en vaut guère la peine (ni même d’adresser un courrier au Canard enchaîné). Et puis, moins de deux euros, alors que Bercy s’offre parfois de pleines pages de publicité, c’est assez dérisoire. Mais au moment où des recettes ou des annexes du fisc sont fermées (à la suite de la fusion des services de Bercy), nous aurions cru qu’il n’y avait pas de petites économies…