La perte du triple A de la France apparait pour certains comme le début de la fin, prometteur d’une année 2012 bien sinistre pour le pays, alors que d’autres ne la présentent que comme un incident dans un parcours, jusque-là, sans fautes.

 

Une fois encore, la vérité est entre les deux, même si… Car, pour être le plus clair possible, à quoi correspond cette perte du triple A, si ce n’est à une méfiance des préteurs vis-à-vis de notre endroit. Les institutions financières (mais aussi certains pays spéculateurs, dont l’identité, vous le verrez, fera l’objet d’un scandale dans les mois à venir) consentent donc encore à nous prêter de l’argent, en estimant qu’il y a un risque supplémentaire. En tant que bon capitaliste, ils nous facturent ce risque, en augmentant leur taux d’intérêt. Jusque-là tout est clair.

 

Donc, la France dépense plus dans le remboursement de sa dette. On ne rembourse pas la même mensualité, en tant que particulier, si on emprunte à 3 ou à 3.5 %. Vous me direz, qu’un particulier gérant ses biens comme son pays, serait vite fiché auprès de divers fichiers, rendant tout emprunt impossible. (Oui, mais voyons ne comparons pas la bêtise de nos concitoyens avec la vertu irréprochable de nos gouvernants…2nd degré ou triste constat, je vous laisse deviner).  Donc, la France dépense plus par le simple fait de cette augmentation des taux.

 

A titre d’exemple, la réaction quasi imperceptible des marchés financiers à cette annonce a couté à la France, en quelques minutes, ce que la taxe dite « Taxe soda anti obésité » lui rapportera sur toute l’année 2012. Donc, la France dépense plus, ce qui met à mal sa volonté de réduire ses déficits. Car, si la rigueur devait être strictement appliquée, cette augmentation des dépenses devraient, dans le même temps, entrainer une augmentation des recettes (et donc des imports et donc des dépenses des ménages).

 

On comprend donc aisément, que le cercle vertueux de la réduction des déficits est rompu. En outre, la période électorale ne permet pas une sincérité dans les propos de ces Hommes d’Etat, plus disposé à promettre qu’à mettre en garde.

 

Les conséquences d’un tel attentisme sont doubles : d’une part, les agences de notation risquent de perdre patience, dégradant plus fortement encore notre cotation, avec alors un nouveau risque souligné, et une nouvelle prime à payer, d’où un accroissement de notre déficit. D’autre part, en réagissant ainsi à court terme, (le but est d’éviter, avant la présidentielle, d’être encore une fois déclassé) , les décisions prises pour satisfaire nos obligations budgétaires pèsent sur les foyers et / ou les entreprises de notre pays. Or, à court terme, ce qui est pris d’un côté ne sera, par définition, pas injecté dans la consommation, dont la croissance prévue pour 2012 est déjà nulle. Or, une telle réduction de la croissance entraine inéluctablement une baisse proportionnelle des recettes fiscales, et le déficit se creuse encore un peu plus.

 

Si les mécanismes sont difficiles à appréhender, le processus, dans son ensemble, reste simple. Mais, tout n’est pas perdu, car si certains annoncent la fin du monde pour cette année 2012, ce catastrophisme a toujours poussé les français à se rapprocher du hasard (ou du destin, en fonction de ses croyances). Aussi, 2012, année de la fin du monde, sera une année exceptionnelle pour la Française des Jeux, qui se félicite aussi de pouvoir, à 3 reprises, rappeler aux Français l’importance du vendredi 13. Les millions engrangées par cette entreprise profiteront principalement à…l’Etat, actionnaire et bénéficiaire de la T.V.A. et des différentes taxes sur les jeux. Alors, le loto réussira-t-il à sauver la France ?