Un soir d’été si doux, je vins te voir, ô Nuit
Afin d’oublier mes innombrables ennuis
Du jour : le Soleil se montra despote envers
Mon corps, mon âme ; j’en écris quelques vers
Douloureux. La chaleur est fourbe : feignant d’être
Source de pureté, vous consume tout l’être.
Mais toi, Ô Nuit ! Ô Nuit ! Tu es mon ambroisie !
La seule, la vraie ! Bon sang qu’attends-tu, vas-y !
Guide mes yeux fermés vers l’horizon funèbre !
Je veux de ta liqueur m’imprégner les ténèbres
De l’univers mystérieux ; Ô Cieux inconnus !
Du temps de l’auguste Rome, on nommait Vénus
La Beauté de tes astres, encor jamais venus
Jusque nos yeux ; Allégorie –Beauté Divine !
-De mes amours perdus, ô Nature angevine !
Je cours, masqué par ton chaleureux et noir voile
À toi –taïaut-, berceau céleste des étoiles ;
Le tableau est parfait : l’artiste a peint sa toile.
Ta paupière est ouverte, ton œil adamant
Attire mes passions. Je suis ton pieux amant
Te dérobant au jour. Ô nuit viens, je t’attends…