Il est, dans ce monde d’ombres et de lumières,
Où Paix et Prospérité cèdent à la Guerre
Si facilement, un rivage où Espérance
Diversité et Joie sont reines : la France !
Contrée luxuriante où depuis le roi Clovis,
L’on cultive la vertu, et chasse le vice ;
Pays merveilleux où la divine Clarté
Imposa sa seule contrainte : Liberté !
Mais une nuit s’arracha d’un sol trop fertile
Un arbre sombre, aux feuilles d’ébène et stérile,
Qui, de toute évidence envoyé par le Mal,
Portait, taillé en son tronc : Front National.
Lorsque, d’un voyageur, le Français prenait soin,
La bête noire aboyait : « je ne le veux point ! ».
Lorsqu’à l’infirme le Français portait secours,
L’Abominable à ses maints pleurs se rendait sourd.
Un jeune homme, le sein s’enflammant dans le zèle,
Parla pour Justice, et invita ses fidèles :
« La toute jeune pousse
Oui, toute fraîche et douce,
Pour l’heure inoffensive,
Fera de notre rive
Un pâle cimetière !»
Sur ce on le fait taire
« Cessez de m’opprimer !
Je tiens à m’exprimer
Car ceci est mon droit !
Voyez ce démon froid
Qui glace votre sang
Tout en faisant semblant
De vous le réchauffer. »
On crie : « Autodafé ! »
« Chassez cet ennemi
Que vous nommez amis
Hors de la péninsule ! »
Son corps entier brûle
« Vive la Liberté ! »
S’étend dans tout l’azur.
« J’ai fait hier un rêve :
La France s’embrasait
Et personne n’osait,
Ni s’attaquer au feu
Luisant devant leurs yeux,
Ni punir les coupables,
Ô êtres misérables !
Voilà ce qui attend
Votre destin charmant ! »
On lui ôte la tête ;
Voici donc la façon dont périt la vertu ;
Et la Haine, et les hommes, bourreaux corrompus
Dansent leur désespoir ; l’obscure plantation
S’est abreuvé des larmes des âmes perdues :
Le Front National a conquis la Nation…