Après s’être essayé à l’édition par voie électronique avec la « Rue des dames indignes », puis avoir ressuscité Nicanor en nous donnant son « Jérusalem again », voici que Jacques Monnet "remet le couvert" en publiant maintenant un essai d’actualité, « La mondialisation peureuse », toujours aux éditions Edilivre ; un thème dont nous n’avons pas fini d’entendre débattre en ces temps de campagne électorale.

Selon la quatrième de couverture, l’auteur « nous présente le ressenti d’un citoyen ordinaire face à la mondialisation. Il cherche en lui-même les sources de ses peurs plutôt que dans les explications savantes des experts. Sans prétendre être exhaustif, il nous propose de découvrir en nous celles qui nous semblent les plus proches des siennes pour mieux nous en protéger et pour les surmonter ».

J’ajouterais que sa complétude et sa simplicité d’accès ne sont pas sans rappeler, excusez du peu, « Le temps des crises » de Michel Serres, qui n’adopte pas lui non plus le ton de la solennité pontifiante des experts, dont chacun connaît l’intense propension à se tromper encore et toujours…

L’ouvrage aurait tout aussi bien pu s’intituler « La mondialisation honteuse », tant sa lecture nous permet de découvrir (en nous-mêmes, c’est là tout le drame !) les racines de toutes ces peurs qui, empoisonnant notre existence, nous conduisent à saccager les destinées de tout notre entourage, sans même en avoir conscience. Les racines, et peut-être bien la source unique et intarissable : la peur de la mort (de notre mort), qui taraude notre subconscient au point d’occulter notre champ de vision…

Pourtant, à l’instar de Michel Serres, encore, l’ouvrage ne sombre pas dans le pessimisme qui le guette à chaque recoin de ce lucide tableau noir. On y trouve donc une ouverture qui débouche sur une bonne dose d’optimisme (l’optimiste étant, selon Michel Serres, celui qui, face à un changement, « tente d’imaginer ce qu’il pourrait y gagner, plutôt que de se borner à identifier ce qu’il est certain d’y perdre »). Un chapitre que l’on pourrait titrer « La mondialisation heureuse ? ».

L’ouvrage d’un citoyen ordinaire, qui tenterait de se mettre dans la peau d’un président du même acabit pour lui ouvrir (un peu) la route ?