La promulgation par le président Obama d’une loi sur le financement du pentagone comportant un lot de mesures punitives contre le secteur financier de l’Iran assortie de menaces accrues de sanctions n’ont eu d’autre effet que d’envenimer encore plus les tensions existantes déjà entre les deux ennemis ! Et à chacun de "répondre à la menace par la menace".

En effet, devenue cible privilégiée de l’Occident pour son programme nucléaire hautement controversé, Téhéran n’en finit pas depuis des années de faire l’objet d’enquête suivie de contre enquête par l’AIEA, agence internationale de l’énergie atomique sur son éventuelle mise au point de l’arme nucléaire.

C’est aujourd’hui, après une durée de quelques jours, que devraient s’achever les démonstrations de force iraniennes faites de manœuvres navales, de tests de missiles se déroulant autour du détroit d’Ormuz par lequel transite environ 40% du trafic pétrolier mondial.

Résultats avérés très satisfaisants par effets d’annonce intempestifs, histoire de montrer qu’on ne se laissera pas marcher sur les pieds par des intimidations devenues récurrentes tout en brandissant la menace de la fermeture du détroit d‘Ormuz.

A nous d’assister à cette gigantesque lutte acharnée pour la domination avec d’une part les plus zélés en terme de bombardement détenant à leur actif, Hiroshima, Nagasaki, et leurs alliés indéfectibles puis en face un axe syro-iranien à abattre par tous les moyens : Bachar el Assad longtemps ostracisé connut pourtant son âge d’or au cours duquel il se faisait draguer aussi bien par Sarkozy que par Obama dans l’espoir de l’inciter à rompre avec Téhéran.

Devant son entêtement dit-on, les efforts se conjuguent puis se tournent vers l’Iran à qui on fait miroiter un Irak amputé de son Kurdistan pétrolifère avec pour seul souci de stopper ses ambitions dites régionales. Mais cette forme de corruption n‘opère pas au grand dam des intéressés qui ont tout le loisir de négocier sur un autre terrain.

Aujourd’hui donc, après l’échec de ces vains marchandages en coulisses, l’enjeu étant un rapport de force qui ne devrait surtout pas basculer du côté tant honni, de multiples coopérations toutes en chœur entrent en jeu pour affaiblir le serpent. Alors, comble de l’ironie, Conseil de coopération du golfe, ligue arabe, roi d’Arabie, Turquie du sultan Erdogan se voulant sans la moindre modestie, chantres de la démocratie se positionnent en pourfendeurs invétérés du régime baassiste un peu trop rigide à leur goût, se positionnent comme protecteurs invétérés du peuple syrien et haussent le ton.

Et à chacun de surfer allègrement sur la vague la plus rentable pour séduire sa clientèle, entre ceux qui jouent sur la peur du terrorisme, du nucléaire, de l’islamisme et ceux qui s’érigent en défenseurs de la cause palestinienne, de la cause arabe, de combattants de l’hégémonie israélienne, toujours au détriment de ces peuples du proche et moyen-orient !

Rien qu’une course sanguinaire à en perdre le nord pour une histoire de leadership, où se poursuit le bras de fer qui indéniablement d‘ici quelques semaines, selon les dires du président américain, verra la fin du règne des Assad. Se contentera-t-on de l’affaiblissement de l’axe syro-iranien via Damas ou faudra-t-il immanquablement couper la tête du serpent au pouvoir regénérateur qui de peur des représailles, appelle la délégation européenne à la reprise des négociations interrompues depuis déjà un an ?