A chaque épisode très venteux, on entend que des ouragans, des tempêtes ou encore des tornades portent des prénoms d’humains. Récemment la France a été touchée par Joachim mais ce fut le tour, par le passé, de Xinthia et bien d’autres encore. Mais qui nomme les tempêtes ? Qui leur donne ces noms?
Les origines sont diverses. Jusqu’aux premières années du XXème siècle, dans l’empire espagnol, les emportements colériques du dieu Eole, se voyaient affublés du nom du saint du jour.
Le procédé fut repris par les marins américains naviguant dans les eaux houleuses du Pacifique. Ils utilisèrent notamment des prénoms féminins comme Alice, Carol, etc. des noms évoquant des petites amies laissées au pays ou des stars du cinéma. Mais les femmes n’étaient pas contentes. Elles s’offusquèrent et n’acceptaient pas d’être associées à des perturbations climatiques pouvant engendrer la mort. Ainsi, le sexe des prénoms alternèrent d’une année à l’autre. Les prénoms féminins furent donnés les années paires et ceux masculins, les années impaires.
L’histoire raconte aussi que le premier à avoir donné un nom aux vents forts est un australien de la fin du XXème siècle, Clément Lindley Wragge. Il s’inspirait, lui aussi, des femmes mais pas seulement, des hommes politiques histoire de leur coller une image peu reluisante et des personnages mythologiques.
On dit aussi qu’une étudiante de l’université de Berlin avait l’habitude de donner des noms aux tempêtes pour faciliter la compréhension des cartes météo. Ainsi, en 1954, son idée fit des émules et une liste de noms fut dressée pour nommer ces épisodes venteux en Europe.
Cette liste est très select, pire que pour rentrer dans un restaurant huppé où on n’aurait pas ses entrées. Il faut qu’il soit inscrit sur le registre des prénoms allemands, les pseudos, les diminutifs et autres petits noms dans le genre, sont prohibés. Il doit être composé d’une seule partie, les Hannah Maria ou encore les Johann Paul, n’y pensez même pas. Dernière règle à respecter, il n’a que 21 lettres prises en compte, les Q, U, X,Y et Z sont mis au ban. Dommage, il y a pourtant de beaux prénoms commençant par ces lettres.
La pratique se généralise et chaque région adopta des particularités. De ce fait, dans l’Atlantique et le Pacifique Nord, l’habitude veut que l’on donne un prénom tandis que dans les autres régions, cela peut être des noms floraux ou animaux.
Mais revenons sur notre continent. Depuis 2002, contre monnaie trébuchante, tout le monde peut acquérir le droit de donner un nom à une tempête et ainsi laissé sa trace dans l’histoire de la météorologie. Mais le choix se fait comme au loto, par le biais d’un tirage au sort.
Le prix est proportionnel au phénomène, 200 euros pour une simple dépression et 300 euros pour un cyclone. La tempête Joachim doit son nom à un allemand Joachim Werber qui a reçu en prime, un joli pack comprenant des cartes et des livres sur la météo.
En France, Météo France garde, tout de même, un droit de réserve et c’est d’elle que dépend la validation d’un nom. Quand un de ces phénomènes a été trop violent, meurtrier, terrible pour les populations locales, son nom est supprimé pour être remplacé par un autre. Il ne faut pas rappeler des mauvais souvenirs. Remuer le couteau dans la plaie cela ne fait jamais plaisir.
Voilà, vous savez ce qu’il vous reste à faire pour pérenniser votre nom. Quelques centaines d’euros ce n’est pas cher payer pour avoir le plaisir d’entendre son prénom sortant de la bouche de la sémillante Tania Young ou du « toujours jeune » Laurent Romejko.
La tempête [b]Hallal[/b]… ça ne me déplairait pas ! Pourquoi pas ?