Depuis quelques mois, une éruption sous-marine est en cours au large de l’île d’El Hierro (Îles Canaries). Il est difficile d’obtenir des informations scientifiques fiables sur le déroulement de cette éruption – tout au moins en français.

Le but de cette série d’articles est d’utiliser ce phénomène pour essayer d’introduire et d’expliquer des concepts dans ce domaine remarquable et toujours novateur qu’est la vulcanologie.

La méthode suivie sera – tant que faire ce peut – de se rapprocher le plus possible de la démarche scientifique, en mettant en avant les hypothèses émises, les raisonnements suivis et les conclusions obtenues.

Un dernier élément est de limiter la propagation d’informations erronées sur la situation.

Dans la mesure du possible, les informations complémentaires seront des liens vers des publications en français, ou à défaut en anglais, et accessibles gratuitement (sauf mention contraire).

L’éruption sous-marine.

Comme le définit clairement Wikipedia, une éruption sous-marine se caractérise par "l’émission d’une lave sous une masse d’eau."

Malheureusement, seul un petit nombre de ces éruptions sont documentées de manière scientifique. Il y a deux raisons principales a cette constatation:

• la plupart de ces éruptions ont lieu à grande profondeur et n’engendrent pas d’effets visibles à la surface de l’eau et

• les instruments de mesure basé à terre sont généralement trop éloignés pour détecter les effets de ces éruptions.

Une importante exception qui servira partiellement de référence est l’activité géologique qui permit la création de l’île islandaise de Surtsey. Surtsey, signifie en français « Île de Surt », tire son nom de Surt, l’équivalent islandais de Vulcain ou géant du feu de la mythologie nordique.

Notons que Vulcain, Vulcanus en latin, est le dieu romain, entre autres, du feu et des volcans.

De même, volcan, en français dérive de Vulcano, une île volcanique d’Italie (située dans les îles Éoliennes, au nord de la Sicile).

L’éruption actuellement en cours à El Hierro est particulière: elle se situe près d’une île heureusement pourvue d’équipements scientifiques, ce qui a permis le suivi depuis le début de l’activité.