Hier soir au Vélodrome, les marseillais se sont accordés le droit de pouvoir souffler un peu. Cette victoire 3-0 face à de pâles parisiens leur permette d’éviter une véritable crise. Car nul doute qu’une troisième défaite d’affilée (après Montpellier en championnat et Olympiakos en ligue des champions), face à l’ennemi juré, aurait eu comme conséquence directe d’accroître un peu plus les distensions réelles qui existent au sein du club. En effet, on connaît les relations entre Didier Deschamps et José Anigo, mais on pourrait parler aussi de celles entre le coach et ses joueurs.
Car hier soir, le ton était donné à la composition de l’équipe marseillaise. On savait André Pierre Gignac écarté suite à son altercation avec son entraîneur. Mais au regard de l’équipe alignée par Didier Deschamps, ce dernier a laissé un message très clair en direction de certains. Hier, le coach marseillais a réellement fait des choix humains, avant peut être des choix techniques. Hier, Didier Deschamps a fait comprendre à ses joueurs à travers cette composition d’équipe de départ que tous ceux qui ne seront pas derrière lui ne joueront pas.
En effet, un Lucho transparent depuis le début de saison et qu’on annonce sans cesse partant au mercato d’hiver, a par exemple été préféré à ceux que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de l’OM, Benoît Cheyrou. Sauf qu’apparemment, on sait maintenant que Cheyrou aurait pris fait et cause pour son compère A.P.Gignac lors du clash ayant opposé ce dernier à Didier Deschamps.
Egalement, l’ancien lorientais Morgan Amalfitano a été préféré à Matthieu Valbuena pour animer le côté droit de l’attaque marseillaise. Lorsqu’on connaît les relations entre Valbuena et Deschamps, on n’est pas surpris que sur un tel match, Valbuena se retrouve sur le banc. D’ailleurs, même après la blessure de Loïc Remy au bout d’une demi heure, Didier Deschamps a préféré Jordan Ayew pour un remplacement poste pour poste. Rappelons-nous que dès son arrivée à l’OM, Didier Deschamps avait clairement annoncé à son joueur qu’il ne rentrait pas dans ses plans.
Le score du match et l’attitude des joueurs marseillais pendant 90 minutes donnent raison à leur coach, c’est indéniable. On a vu, côté marseillais, de l’application, de l’envie et de l’efficacité.
En revanche, côté parisien, rien à se mettre sous la dent : aucune occasion de but, aucun tir cadré, une possession de balle complètement stérile en seconde période, des animateurs de jeu qui n’ont rien animé du tout (on peut citer Pastore, Nene et Menez) et une défense centrale lente et fragile à l’image du capitaine uruguayen Lugano qui a sa part de responsabilité dans au moins 2 buts marseillais. Un non match qui pourrait bien laisser des traces. Les parisiens perdent leur place de leader au profit de Montpellier et voient Lille, Rennes et Toulouse se rapprocher d’eux.
Les marseillais, quant à eux, reviennent dans la première moitié du classement à 7 longueurs du podium désormais. Ils devront enchaîner les bons résultats s’ils veulent continuer à espérer jouer les premiers rôles en 2012.
Enfin, disons un mot sur la qualité du match en général. Car oui les marseillais ont fait ce qu’il fallait dans l’envie et l’agressivité. Mais honnêtement, qui se souviendra de ce match ? Cette affiche, toute la France du football l’attend chaque année. Le match d’hier soir est-il à la hauteur de toutes ces attentes ? Poser la question suffit à connaître la réponse. Techniquement, la qualité du match est médiocre. On se doit d’attendre plus d’un OM-PSG, surtout, quand en début de saison, les 2 équipes sont annoncées comme favoris du championnat.
Décidément, le « Classico », le vrai, c’est Barça-Réal.