Depuis des années, on ne sait plus quoi faire pour que les enfants et les adolescents s’expriment correctement. Avant, un moyen de se démarquer des adultes était de parler en "verlan", mais depuis l’arrivée des téléphones portables et des réseaux sociaux le langage SMS s’est répandu comme de la mauvaise herbe.

On en arrive à lire des copies totalement rédigées en langage SMS, mais ce ne serait pas si grave si c’était juste une autre façon d’écrire. Non, le problème prend de l’ampleur car on se rend maintenant compte qu’à force de ne plus faire d’effort pour se faire comprendre de tous, la pensée des jeunes est totalement destructurée. Ils se perdent complètement car ils ne sont plus capables d’avoir de règles. Cela leur crée des difficultés pour suivre des études car ils sont incapables de comprendre même des phrases simples. En plus, à force d’écrire n’importe quoi le message ne passe plus.

Ce soir j’ai reçu un massage à propos de carte Magic qu’on voulait me vendre. Je réponds que je ne suis pas intéressé ca je préfère les voir avant d’acheter. Je reçois alors "je oeux vous faire dzs fautes". Ce n’était pas une simple coquille : la plupart des jeunes disent "tof" pour photo, mais à force de vouloir parler en "verlan" on en arrive à inverser le "verlan" d’où un "tof" qui se transforme en "faute". Le sens ne devient plus du tout le même !

Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Récemment, des élèves (pourtant sérieuses) de première S n’arrêtaient pas de dire "f de z’x" quand elles travaillaient. Quand on leur demande d’où sort le "z", elles répondent : "faut faire la liaison ar il y a 2 x". Voilà où on en arrive avec le langage SMS : 2 devient de, d’où une confusion énorme. Une fonction dépend d’une variable, souvent notée x. A cause du langage SMS, les élèves pensent que dans une fonction il y a 2 x sans trop comprendre pourquoi. Cela provoque ensuite des confusions énormes car tous les concepts, toutes les notions sont déformés.

La pensée devient tellement destructurée qu’à force, communiquer deviendra pénible. On régresse et on masque le problème en allégeant sans arrêt les programmes. A croire qu’on va en revenir à l’âge de pierre !