Super Poutine, l’icône écornée

 Dans notre bas monde, les super héros n’existent pas, sinon on le saurait. Heureusement, la propagande sait faire des miracles. Les petits peuples soviétiques avaient, jadis, droit à la « bienveillance » de leur père Staline. Il mettait l’accent sur des images d’Epinal et des rumeurs pour manipuler ses « sujets » à sa guise. On pensait cette époque révolue avec la chute de l’Union il y a 20 ans.

Depuis quelques années, en fait, depuis 2000 avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, les russes sont bernés par des images de publicité présidentielles.
De 2000 à 2008, Poutine a dirigé la Russie d’une main de fer, muselant l’opposition et les journalistes. Certains en sont morts d’ailleurs, mais à l’image d’un bon film d’espionnage, toutes les traces menant à des agents proches du gouvernement ont été effacées.
Puis, depuis 2008, Vladimir a tout de même respecté la constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat suprême successif. Un habile tour de passe-passe électoral et le voici pendant 4 années le Premier Ministre de sa marionnette présidentielle, Dmitri Medvedev.
En mars prochain, les prochaines élections auront lieu, les russes dans les urnes devront déposer un bulletin pour choisir leur nouveau dirigeant. Nul doute que Vladimir souhaite  voir Poutine sortir vainqueur du scrutin. L’ancien membre du KGB met tout en œuvre pour s’assurer le soutien des citoyens en étalant des images de lui le mettant en lumière. On avait eu droit à Poutine champion de judoka, il est vrai que l’homme a beaucoup pratiquer cet art martial dans sa formation militaire. Il y eut le tour de Poutine imitant Rambo, seul dans la nature mais malgré tout accompagné de journalistes et de photographes qu’il sauve en tirant un fléchette anesthésiante sur une pauvre tigresse. Poutine à la tête d’un gang de motards, blouson en cuir sur le dos, fusant à toute berzingue sur les routes. Poutine amateur d’art et archéologue en herbe, qui lorsqu’il plonge remonte avec une amphore antique vieille de 1500 ans. Poutine proche des jeunes et faisant la promotion du break dance. Bref, Poutine sait tout faire et il le fait bien. Cependant, ce week end, alors qu’il se rendait à un match de boxe, la salle entière s’est mise à le huer. Le public n’a pas eu froid aux yeux en faisant cela, pas comme le directeur de la salle assurant au Premier Ministre que si les spectateurs agissaient ainsi, c’est pour protester contre les boxeurs. Le fait peut paraitre anodin mais il révèle bien l’opinion des russes vis-à-vis de Vladimir Poutine. En effet, le chef du gouvernement connait actuellement sa côte de popularité la plus basse depuis aout 2010. Ils sont tout de même 61% à avoir une bonne image de lui, un chiffre qui plairait certainement à un certain Nicolas.


Quoiqu’il en soit, cet évènement devrait laisser Vladimir songeur et lui faire penser à changer de tactique s’il veut redevenir le premier des russes.