Longtemps contesté tant sur le plan local qu’international, le système électoral camerounais a connu ces derniers mois un toilettage qu’il convient à juste titre de saluer. Tout d’abord, le pouvoir de Yaoundé a dissout l’ancien observatoire national des élections (ONEL), pour cette fois mettre sur pied un organisme plus indépendant et relativement plus sérieux. Aussi, le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, longtemps accusé de fraude en faveur du régime Biya, a été presque écarté de tout le processus. L’organisation complète des élections étant à présent confiée à ELECAM (Elections Cameroun). Toujours dans une logique de recherche du consensus autour du processus électoral, l’assemblée nationale a voté en avril dernier une loi, relevant le nombre de personnes au sein du conseil électoral de 12 à 18, répondant ainsi favorablement à une exigence de l’opposition.
Toutes ces améliorations apportées, la grande difficulté pouvait cette fois venir du taux de participation ; surtout quand l’on sait le faible engouement des camerounais pour la chose politique. Toutes choses qui ont poussé le président Biya a décider depuis le 19 mai dernier de rendre l’établissement de la carte nationale d’identité gratuite, durant une période de deux mois, pour permettre à un grand nombre de camerounais en âge de voter de s’inscrire sur les listes électorales. Il convient de préciser qu’avant cette mesure historique, Paul Biya avait déjà en janvier dernier revu le coût de l’établissement de la carte d’identité de 7500 FCFA à 2800 FCFA ; jusque là on a noté un faible engouement. Nul doute que cette dernière mesure présidentielle va à coup sûr permettre à de nombreux jeunes démunis de se faire établir des cartes d’identité et par la suite de se faire inscrire sur les listes électorales. Il revient alors à Elections Cameroon et aux partis politiques de saisir cette opportunité pour inciter les camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales, afin d’aider le président camerounais dans sa démarche hautement patriotique. /.
Bonsoir Maurice,
Après la lecture de votre article, j’ai une question qui me vient naturellement à l’esprit, ne connaissant pas le Cameroun.
Pourquoi ce peu d’engouement pour le vote de la part des camerounais?