Ce samedi aurait dû être le jour de la manifestation pour sensibiliser la population contre les idéologies du parti islamiste Ennahdha. Mais les derniers événements en ont décidé autrement. Cette manifestation qui aurait rassemblé plus 10 000 personnes a été remplacée par des scènes de désolation partout dans le pays. A l’heure où je mets cet article sous presse, la police est entrain d’affronter des manifestants en bas de mon immeuble à la cité ibn Khaldoun.

Dès 17h les policiers étaient à pieds d’œuvre. Hier soir déjà ils ont dû repoussés les attaques de quelques jeunes  (une vingtaine qui voulaient bruler le commissariat). Les policiers ont semble t-il retenu les erreurs lors de la révolution. Donc dès 17 h ils ont fermé les portes du commissariat de Ibn Khaldoun, rappelons que ce commissariat avait été brulé lors de la révolution. Armés des kalachnikovs (aucun coup de feu n’a encore été tiré), c’est avec des bombes lacrymogènes qu’ils sont entrain de disperser les manifestants qui scandent des Alla’hou Akbar (Dieu est grand) et lancent des pierres sur les policiers. L’heure est irrespirable, nous qui sommes dans des maisons même ont es yeux rouges.  Ce sont des rafales de bombent lacrymogènes qui sont tirés chaque minute. Je regardais la scène par le balcon mais j’ai dû être obligé de rentrer fermer les volets tellement l’air était irrespirable. Rien en semble faire reculer à en juger les tirs de bombes lacrymogènes à défier la police

 

Tunis sous couvre feu

 

Ce samedi l’avenue Habib Bourguiba n’a pas fait exception et a accueilli son lot de violence avec les affrontements entre les policiers et quelques centaines de manifestations. Les policiers n’ont pas lésiné sur les moyens. Armés de matraques et les lances de bombes lacrymogènes, ils étaient même accompagnés par des voitures blindées qui ramassaient ça et là les manifestants tabassés et arrêtés.

Fait rare en Tunisie où au temps de Ben Ali, seul le sport rassemblait tous les tunisiens, un autre acteur s’est invité lors du 8e de finale de Ligue africaine de football qui se jouait au stade de Radès à savoir la violence. Le math a du être interrompu à seulement 10 minutes de la fin du match. Et pour cause, un incendie qui s’est déclaré dans les gradins du stade  suivi des affrontements d’une rare violence. Et c’est encore avec d’énormes quantités de gaz lacrymogènes que la police a dispersé les 15 000 spectateurs.

Suite donc aux événements de cette journée, le gouvernement de transition a dû être amenée à décréter un couvre feu nocturne dans tout le Grand Tunis et ce jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure qui exclue les cas médicaux d’urgence et ainsi les que les travailleurs de nuit risque de s’étendre très bientôt dans tout le pays au vu des scènes de violence à Sfax et dans autres villes du pays notamment Sidi-Bouzid d’où est parti la contestation ayant abouti à la chute de Ben Ali.

 

Mis à Jour : Commissariat d’Ibn Khaldoun Brulé.

 

Les manifestants sont venus à bout des policiers qui malgré le soutien de deux 4-4 de l’armée ont vidé les liés. L’histoire se répète. Le poste de police d’Ibn Khaldoun vient d’être brulé. Le scénario de la révolution s’est répété. Reste à savoir si cette violence va se propager dans les autres quartiers.

Rendez vous demain matin pour l’évaluation des dégâts.