Jean-Bertrand Aristide, le premier président haïtien élu démocratiquement en 2000, est en route vers Haïti, après 7 ans d’exil en Afrique du Sud.
Malgré le mécontentement exprimé ouvertement par le gouvernement américain, et les pressions faites par ce dernier sur le gouvernement d’Afrique du Sud, l’ancien président haïtien retourne dans son pays pour la première fois depuis 2004 lorsqu’il a été renversé par un coup militaire soutenu par les Etats-Unis de Bush. (les dépêches de presse à l’époque parlaient de démission).
L’administration Obama lui reproche de retourner dans son pays juste avant le deuxième tour des élections présidentielles qui aura lieu dimanche le 20 mars et de vouloir influencer ou troubler ces élections.
Une conférence de presse à été tenu par les responsables politiques d’Afrique du Sud et le Président Aristide. Il s’est exprimé en Zulu, Xhosa. Une traduction de son discours en anglais (voir ci-dessous) a été remise aux journalistes. Il s’est également exprimé en Swahili, en Afrikaans et en Tswana.
Il se dit terriblement excité de retourner dans son pays. Aristide a annoncé par ailleurs qu’il retournait dans son pays pour se consacrer à l’éducation, comme il l’a déjà entrepris depuis de nombreuses années.
Le scrutin en cours ne semble pas l’intéresser beaucoup ainsi que nombre d’ Haïtiens, sachant la manipulation des pouvoirs étrangers dans ce domaine. Il désire retourner maintenant, après l’autorisation donnée par le Président René Préval à la fin de son mandat, car il craint que le futur nouveau gouvernement ne l’en empêche.
Son retour, cependant, va offrir un espoir, un signe fort aux Haïtiens qui en ont bien besoin.
Les souffrances de ce pays n’en finissent pas depuis des siècles.
Il y a un peu plus d’un an le 12 janvier 2010, Haïti a été touché par un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’école de Richter, suivi d’une centaine de répliques. Il y a plus de 222 500 morts, plus de 300,000 blessés et 1,000,000 de sans abris.
Une épidémie de choléra s’est déclarée en octobre 2010 et de nombreuses rumeurs circulent sur l’origine. Elle a fait actuellement plus de 3,200 morts. Haïti est un pays exsangue, déchiré et son peuple lutte pour garder l’espoir et tenter de survivre malgré les épreuves à n’en plus finir.
Voici le discours du Président Aristide en anglais durant la conférence de presse en Afrique du Sud avant son départ :
“Dear brothers and sisters, a great day has arrived, a day to say goodbye before returning home, the day to whole-heartedly thank President Zuma and the government, former President Mbeki and his wife, our beloved Madiba and his family”—referring of course to Nelson Mandela. “Dear friends at the University of South Africa and Wits University—all of you brothers and sisters of South Africa. My family and I will never forget this long and beautiful time spent with you in the heart of Mama Africa. We saw the spirit of Ubuntu the first day we met with Minister Dlamini-Zuma in 2003 until today. Indeed, the cleverness of our ancestors is outstanding. Ubuntu is an honor to Africa and to this country. The world truly needs this philosophy. May the starts of Ubuntu shine in the sky over the entire world.” “Warm greetings dear brothers and sisters. We wish you a prosperous life and all the best. Thank you. Bye, bye.”
Des messages diplomatiques secrets de 2005, révélé par Wikileaks rapportent comment les diplomates américains et français ont menacé d’empêcher plusieurs pays des Caraïbes et l’Afrique du Sud de siéger au Conseil de Sécurité des Nations Unies à moins que le président d’Afrique du Sud, à cette époque Thabo Mbeki, ne garde Aristide en exile en Afrique du Sud.
Ces documents révèlent également comment les Français ont comploté pour empêcher le vol de retour d’Aristide à partir de l’Afrique du Sud.