Dès que l’hiver se fait un peu plus clément, le gastronome ardennais avisé enfile un vêtement de pluie et se munit d’un grand couteau pour se rendre à la cueillette des pissenlits. Il faut se dépêcher car la saison est relativement courte : quand le pissenlit est en fleur, il devient coriace et immangeable.

Il faut arpenter les pâtures à la recherche des mottes de terre que ne manquent pas de faire les taupes. Les pissenlits qui poussent dans les taupinières sont naturellement blanchis, ce qui les rend délicieux et tendres. Le pissenlit a un goût légèrement amer qui en fait un légume recherché des gourmets. Il peut se vendre jusqu’à 3 ou 4 euros les 100 grammes.

En effet, s’il n’est pas cher en soi puisqu’il suffit de se baisser pour le cueillir, il demande du temps : il faut parcourir les prés, puis nettoyer la récolte de la terre et débarrasser les fines feuilles dentelées de l’herbe qui s’y trouve collée.

La salade au lard est un peu le plat emblématique des Ardennes. En effet, les paysans des siècles passés se régalaient de ces plats bon marché : le porc qu’on élevait, des pommes de terre et des pissenlits, ça ne coûtait rien.

Le grand Yves Coppens qui aime notre département ne manque jamais de venir déguster une bonne salade au lard dans un restaurant de Signy l’Abbaye.

En plus, le pissenlit est excellent pour la santé. Son nom lui-même met en avant ses vertus diurétiques. Il est riche en bêta carotène et en vitamine C et contient plus de calcium que le lait à poids égal. Un vrai trésor de la nature !

Il est également possible d’en faire pousser dans son jardin, mais ils ne sont pas aussi délicieux

Certains se servent des fleurs pour en faire une boisson appréciée (recette ici )

Les racines grillées servaient à remplacer le café pendant la guerre.

Personnellement, je les préfère avec des pommes de terre et avec des œufs mollets qui dégoulinent dessus. Un plat simple mais exquis. Essayez, vous m’en direz des nouvelles.