Meillerie, une commune mal embarquée avec la TNT.
C’aurait pu se nicher dans la rubrique Voyages que ce village mérite avec son blason de barque à voiles triangulaires. Dans le Chablais, au bi du bout de la France, à 7 km de la Suisse, au bord du lac Léman, à flanc de montagne est installé ce paisible village depuis le XI° siècle. Son prieuré est classé. Appartiennent aussi à l’histoire ses barques particulières qui transportaient les pierres pour la construction.
Les touristes d’hiver ne s’aventurent pas si loin pour rejoindre leurs stations de ski.
La vie aurait pu y continuer tranquille sans ce foutu progrès qui sournoisement va l’atteindre.
Il faut dire qu’entre le lac et la montagne la distance est très courte, comme le montre la photo ci-dessus.
C’était sans compter avec la fée télévision. Jusque là, les Meillerons, mais pas tous, recevaient les chaînes analogiques via un émetteur installé en Suisse, au-dessus de Vevey, de l’autre côté du lac. Et à part ceux qui ne recevaient rien et ne payait pas de redevance, tout allait bien.
Mais le 20 Septembre prochain, patatras ! Plus d’analogie. Que les bienfaits du numérique ! 18 chaînes ? Non, Zéro.
La TNT laissera leur écran noir, c’est ballot, non ? Le signal qui leur est « réservé » proviendra du pays de Gex et ils ne pourront le capter car il rebondira d’abord contre la montagne.
Comment faire ? Ah ! Mais, c’est bien sûr… ! La parabole. En voilà une histoire ! Quelle histoire? Celle du prieuré classé, pardi ! Le règlement est formel, en pareil cas : pas de parabole à 300 m à la ronde. Très peu de Meillerons vont y échapper car ceux qui sont assez distants ont peu de chance d’avoir l’orientation nécessaire. Ecran noir pour tous, a dit la fée.
Le CSA, qui s’est déplacé, propose dans sa bonté, que l’émetteur des temps analogiques soit équipé TNT aux frais de la commune. Et les Meillerons débourseront donc autour de 100 000 € pour avoir le droit de payer aussi la redevance. L’Etat étant fauché… l’affaire n’est pas dans le lac. Et la TNT ne fait encore exploser personne.
Voilà donc la situation de 2 000 électeurs qui vont bénir le numérique qu’il soit terrestre ou lacustre.
Ce sera donc un billet pour la rubrique High Tech.