Le quatrième pays producteur de pétrole dans le monde, l'Iran, a dû importer cinq milliards de dollars d'essence en un an, de mars 2006 à mars 2007. Pour freiner ce déséquilibre commercial, le gouvernement iranien a décidé d'augmenter le prix de l'essence ordinaire de 800 rials (0,08 dollar) le litre, à 1000 rials (0,10 dollar) et a fixé à 100 litres d'essence par mois, la part de chaque automobiliste.
Cette situation ubuesque dans un pays producteur de pétrole a provoqué une série d'émeutes ce mardi 26 juin 2007. Tout a commencé avec une bande de jeunes qui ont attaqué une station-service dans le nord-ouest de Téhéran, brûlant notamment une voiture et des pompes à essence. Les jeunes se sont ensuite éloignés en lançant des pierres et en scandant des slogans contre le président Mahmoud Ahmadinejad.
Pendant ce temps, d'autres jeunes gens bloquaient une autoroute en brûlant des pneus et des planches sur la chaussée. Dans les rues avoisinantes, la police antiémeute a dû intervenir à plusieurs reprises pour disperser les manifestants. Selon un journaliste iranien, une autre station-service dans le sud de Téhéran a également été attaquée.
Le prix du pétrole arrivera-t-il, à lui seul, à faire vaciller un gouvernement qui, depuis plusieurs mois, affronte sans sourciller l'ONU et les grandes puissances mondiales ?